Le pellet à la porte

Transformer le bois sur place en pellets: une façon de valoriser ce moyen de chauffage.
Transformer le bois sur place en pellets: une façon de valoriser ce moyen de chauffage.
Maurice Satineau
Publié lundi 30 octobre 2023
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#Chauffage Trop cher de nettoyer la forêt pour faire des pellets avec le bois? Une société vaudoise a trouvé la solution: faire venir l’usine auprès des arbres.

Entretien avec Richard Pfister, CEO de Proxipel à Le Vaud, près de Nyon.

Pouvez-vous brièvement présenter votre société?

Nous l’avons créée en 2013. L’effectif sera de dix personnes à la fin de cette année. Nous développons et commercialisons des unités mobiles pour valoriser la biomasse et la transformer en pellets. Cette usine miniaturisée prend place sur un semi-remorque de 13,5 mètres de longueur. Elle traite toutes sortes de résidus, forestiers, agro-alimentaires, de même que des restes de paille, de foin, de fumier. L’unité est autonome en énergie. Elle dispose d’une génératrice fonctionnant au diesel ou au biodiesel. Il est également possible de fabriquer des pellets pour d’autres usages, comme la nutrition animale, par exemple.

Vous allez de commune en commune: comment se passe cette itinérance?

Les administrations publiques sont essentiellement intéressées par le service apporté directement chez elles. Tous nos actionnaires sont indirectement des collectivités. Notre activité commence à se développer également dans le département français de la Savoie. Dès 2025-2026, l’objectif sera d’étendre Proxipel chaque année dans un nouveau pays européen. A l’horizon 2033, nous pensons pouvoir produire de quoi remplir environ deux cents camions par an pour ce marché.

Du point de vue du financement, quelle est votre recette?

Nous avons connu des débuts assez difficiles, sans même nous payer de salaire. Les choses se sont améliorées. Nous avons effectué une levée de fonds en 2016, puis l’an passé et une autre en 2023. Cela ne devrait pas être nécessaire l’année prochaine. Nous avons un budget de quelque cinq millions de francs. L’Office fédéral de l’environnement et le canton de Vaud nous ont soutenu et nous avons eu des financements à taux préférentiel. Nous étions à bout touchant pour obtenir une aide européenne, mais les difficultés survenues dans les négociations bilatérales ont bloqué cette voie. Ce fut pour nous une grande déception.

Quelles sont vos perspectives de développement?

Nous désirons rester sur ce créneau, qui répond à un réel besoin. En déplaçant la machine vers des résidus non valorisés, nous réduisons sensiblement l’impact écologique de la fabrication du pellet, car la matière première n’est plus transportée vers l’usine de traitement. Nous pourrons livrer de petites unités fixes à des clients ayant suffisamment de volumes à traiter.

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