#Management Des entreprises prennent goût au reverse mentoring, ou mentorat inversé, une initiative novatrice qui vise à augmenter la dextérité digitale des seniors grâce à la nouvelle génération.
Le reverse mentoring, ou mentorat inversé, est une stratégie où de jeunes employés sont incités à approcher leurs collègues plus âgés qui doivent appréhender une nouvelle technologie.
Une stratégie gagnant-gagnant: la jeune génération apporte ses savoirs sur les nouvelles tendances technologiques et les médias sociaux en échange de conseils en leadership et communication.
«Chez Swisscom, c’est un engagement fort de la direction», souligne d’emblée Laurent Kohler, consultant chez Swisscom et intervenant au Salon The Future of Work and Learning à Palexpo, venu en compagnie d’une apprentie médiamaticienne au sein de l’opérateur. Tous deux remarquent qu’en plus de créer du lien, le mentorat inversé permet aux jeunes de se rendre compte du fonctionnement de l’entreprise.
L’apprentie l’a expérimenté et en vante les mérites. «On est aussi là pour rendre le travail plus fluide et améliorer les processus digitaux», notamment sur la suite Microsoft, explique-t-elle, en donnant aussi l’exemple de sessions de formations consacrées à l’utilisation de l’application Teams en remplacement d’anciens outils de communication interne. Swisscom, qui accueille environ 250 nouveaux apprentis chaque année, a d’abord déployé le reverse mentoring à l’interne entre 2011 et 2016 avant d’en faire un service pour ses entreprises clientes. A l’interne, cette pratique permet de réduire les frais de formation.
La boulangerie industrielle genevoise Bisa, qui groupe six cents collaborateurs, a lancé le programme il y a trois ans. Tous les responsables de secteurs sont invités à participer, relatait Bilan en janvier 2023. «Alors que la pénurie de main-d’œuvre est plus que jamais d’actualité en Suisse, la capacité des seniors à s’adapter aux nouvelles exigences du monde du travail est un enjeu d’avenir», analyse Laetitia Kulak, fondatrice du cabinet Global HR Talents.
Même longueur d’ondes au sein du groupe Axa où, «depuis le mois de novembre 2014, les employés sont invités à participer au programme en tant que mentors, selon la familiarité de chacun avec les outils digitaux», peut-on lire sur son site internet. Un programme que La Poste a également instauré.
L’impulsion doit impérativement venir de la direction de l’entreprise, sans qui le projet ne pourra pas porter ses fruits. Se prêter à l’exercice implique un certain nombre d’autres points d’attention, le premier étant celui d’exposer des objectifs clairs pour les participants. Le programme peut être déployé en vue de partager des compétences, comme par exemple en intelligence artificielle ou sur Excel, ou de créer plus d’interactions avec des seniors. De plus, les mentors doivent recevoir une formation avant de passer à l’action, à l’instar de ce qui a été mis en place chez Swisscom.
Les membres les plus anciens de l'équipe doivent bien sûr être disposés à jouer le jeu. Inversement, les nouveaux membres de l'équipe doivent se sentir suffisamment sûrs d'eux pour partager leurs opinions: ils peuvent être moins enclins à participer s'ils ont peur de donner un retour d'information à des collègues plus expérimentés.
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