Le vélo dans la tête

Jean-Luc Hannosset de Moxhe et Jean Conus.
Jean-Luc Hannosset de Moxhe et Jean Conus.
Flavia Giovannelli
Publié lundi 11 septembre 2023
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#Mobilité douce Une start-up valaisanne propose des solutions de box ou de consignes destinées aux vélos électriques et traditionnels.

Comment vous est venue l’idée de développer vos solutions de rangements, de parcage sécurisés et de transport pour vélos?

Jean-Luc Hannosset de Moxhe (ci-après JLHM) - Auparavant, je travaillais au Luxembourg et y proposais déjà des produits similaires. Progressivement, le marché suisse m’a semblé intéressant et j’ai décidé de m’installer en Valais. J’ai racheté l’entreprise Wimtek, fondée en 2008, pour développer des produits qui sont dans l’air du temps, sachant qu’en Suisse la pratique du vélo a le vent en poupe.

Jean Conus (ci-après JC) - Pour ma part, j’ai été convaincu de rejoindre Wimtek pour y développer les parties commerciale et administrative, convaincu par les objectifs de ce projet et, surtout, par l’ambiance de travail qui règne au sein de la petite équipe d’associés.

Pourriez-vous en dire davantage sur vos produits?

JLHM - Il faut évoquer l’ensemble des possibilités offertes à partir d’un concept: garantir aux propriétaires de vélos, standards ou électriques, de pouvoir les ranger en toute sécurité. Aujourd’hui, de nombreux cyclistes utilisent leur vélo personnel soit en milieu urbain pour se rendre à leur travail, soit pour leurs loisirs. Les vélos doivent pouvoir être transportés de manière sûre dans un bus, un train. Il faut aussi des solutions pour les garer en toute sécurité sur le lieu de travail ou à l’hôtel. Nous avons mis au point dans les ateliers de tôlerie industrielle de notre partenaire Progin, situé à Bulle, une série de produits avec une consigne mobile sécurisée, qui s’adresse à plusieurs types de clients. En entrée de gamme, nous proposons une consigne de trois à cinq box individuels, sécurisés et munis de portes équipées de serrures intelligentes gérées par une application pour effectuer les réservations et paiements à distance. Nous avons également développé des solutions basées sur le même principe, modulables et destinées aux parcages sécurisés pour la collectivité. Les clients potentiels sont, par exemple, des communes ou des entreprises.

En plus de la sécurité des vélos, vous avez développé une autre innovation intéressante pour les cyclistes.

JC - Certains vélos, surtout électriques, pèsent un certain poids. Lorsqu’il s’agit de les accrocher verticalement, l’effort demandé n’est pas anodin. Aussi, Wimtek a conçu un système de relevage qui ne demande aucun effort physique, car il offre une assistance mécanique aux cyclistes. Cela leur évite de devoir soulever un vélo de vingt-huit kilos!

Avez-vous le sentiment de participer à une transition touchant à la mobilité?

JLHM-Oui. Sachant que l’usage du vélo est en pleine expansion - quelque deux cent trente-trois mille e-bikes circulent en Suisse, surtout durant l’été - les Transports Publics Valaisans qui desservent les stations touristiques comme Morgins ou Villars ont déjà équipé cinq bus de notre solution. Elle a également l’avantage d’éviter que les engins transportés ne bougent dans tous les sens et s’entrechoquent. C’est pourquoi il peut aussi concerner l’entreposage et le transport de skis ou de trottinettes. Notre approche est en accord avec les priorités actuelles et la mobilité douce et, surtout, multimodale.

Parlons du fonctionnement de l’entreprise: comment travaillez-vous?

JLHM-Dans notre équipe, nous avons tous des profils et des compétences différents, ce qui nous permet d’être complémentaires. Nous avons déjà réussi une grande partie de notre chemin professionnel et nous ne nous mettons pas la pression. Je ne peux travailler qu’à la confiance. Chacun collabore à son rythme et, souvent, une idée en entraîne une autre. Il faut un petit grain de folie pour passer d’une vague idée à un concept à la démarche industrielle, mais nous nous donnons le temps.

Quels sont les chiffres à communiquer après les premières années?

JLHM-Les deux premières années d’exercice ont été consacrées principalement à la recherche, au développement et à la fabrication de prototypes. Cette année, nous avons pour objectif de vendre un millier de modèles d’entrée de gamme, mais nous devrions dépasser ce nombre. Pour passer à l’étape supérieure, nous devrons cependant renforcer notre équipe de vente pour aller démarcher les acheteurs potentiels, hôtels, collectivités publiques, grandes régies, par exemple. Avec ces dernières, les démarches prennent du temps, car il faut pouvoir convaincre que nous proposons quelque chose de vraiment original.

Pensez-vous encore à d’autres arguments pour augmenter vos ventes?

JC - Nous avons mis en place un label destiné au secteur de l’hébergement, hôtels, gîtes et campings. Cette certification ne demande pas de démarches compliquées. A partir de l’acquisition d’un de nos modèles de support, les établissements intéressés pourront offrir la garantie à leurs futurs clients, via leur propre communication, que les cyclistes et cyclotouristes peuvent venir passer la nuit dans leur établissement avec leur vélo privé et dormir sur leurs deux oreilles.

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