#Elections fédérales Des électeurs de Bâle-Ville, de Saint-Gall et de Thurgovie testeront le système lors des élections au Conseil National du 22 octobre.
A l’occasion de la campagne pour les élections fédérales, la question du vote électronique revient au centre de l’attention. Si cette possibilité existe depuis longtemps en Suisse, sa mise en œuvre à l’échelle du pays s’est longtemps heurtée à divers obstacles. Il faut, en effet, être en mesure de s’appuyer sur un système fiable, dont le développement dépend à la fois d’une volonté politique soutenue, d’investissements financiers substantiels et de la capacité à rassurer l’ensemble de la population.
Depuis 2019, lorsque la Poste a travaillé sur des développements internes depuis son site informatique de Neuchâtel, les choses se sont accélérées. «Le vote électronique fait partie de la stratégie de la Poste», confirme Nathalie DérobertFellay, porte-parole de la régie fédérale. «Le système répond aux exigences élevées des bases légales de la Confédération, notamment grâce à ses technologies de cryptage.» Fort de l’aval des autorités, il a pu être testé lors des votations du 18 juin dernier dans trois cantons: Bâle-Ville, Saint-Gall et Thurgovie. Une nouvelle phase de développements et de tests de piratage se sont poursuivis pendant l’été.
Le système ayant franchi l’épreuve avec succès, cette solution technologique sera introduite pour une partie des électeurs situés dans les trois cantons précités lors des élections du parlement, le 22 octobre prochain.
Il sera ainsi possible de contribuer à un meilleur exercice du système de démocratie semidirecte dans son ensemble. Ariane Rustichelli, directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger, est consciente des enjeux pour cette communauté, qui compte près de huit cent mille personnes. Près de deux cent vingt-cinq mille d’entre elles sont inscrites sur un registre électoral, mais elles ont du mal à exercer leurs droits politiques pour des raisons pratiques: si elles ne peuvent pas se déplacer physiquement aux urnes, en Suisse, il arrive que leur matériel de vote subisse des retards pour y arriver.
«Ce test aura une importance cruciale, car un échec remettrait fortement en question l’introduction du vote électronique à l’échelle suisse», précise Anne Rustichelli. De son côté, la Poste semble confiante et précise qu’en cas de succès, le système sera vraisemblablement introduit dans le canton des Grisons dès 2024. La Poste est en pourparlers avec d’autres cantons.
Enfin, d’autres groupes de population, tels que les malvoyants ou les personnes à mobilité réduite, pourraient profiter de l’option du vote électronique, ce qui représente près de quatre cent mille voix supplémentaires. L’ensemble de la société suisse semble convaincue par l’introduction de cette évolution technologique, comme en témoigne un récent sondage réalisé par la Fédération suisse des aveugles et des malvoyants.
A ce jour, les particuliers peuvent participer aux tests de la Poste, sur base volontaire, en s’inscrivant sur la plateforme dédiée à l’opération. Les modalités, très simples, sont décrites sur demo.evoting.ch/fr.
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