Les écoles privées ont présenté leurs activités au public
Genève est le canton romand avec le plus haut taux de scolarisation en école privée. En photo: l’école Toepffer.
SK/Entreprise romande
Steven Kakon
Publié jeudi 27 mars 2025
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#AGEP
L’Association genevoise des écoles privées organisait des portes ouvertes du 17 au 22 mars dans ses établissements. Objectifs: les faire connaître et mettre en lumière leur diversité et leurs palettes pédagogiques.
Violette, onze ans, fait partie des trente-deux élèves d’autres établissements accueillis pour une journée d’immersion à l’école Toepffer dans le cadre des portes ouvertes organisées par l’Association genevoise des écoles privées (AGEP) du 17 au 22 mars. «On aimerait peut-être venir dans cette école», lâche la fillette en levant la main lorsque nous demandons aux enfants ce qui les a incités à venir. Outre la possibilité offerte aux parents de prendre rendez-vous avec la direction, une journée découverte a été prévue avec, au menu, une visite de l'école, une participation à des cours, une présentation des options, dont le théâtre, et un goûter.
Trente-deux, c’est le double d’élèves qui composent chaque classe de cette structure de cent-vingt élèves de onze à dix-neuf ans, accueillis dans plusieurs bâtiments en bois s’apparentant à des chalets. «Nous sommes une structure familiale à taille humaine, avec de petits effectifs et un enseignement personnalisé», explique Joseph Gabioud, directeur de l’école fondée par son père. «L’établissement affiche 100% de réussite au bac pour la neuvième année consécutive. Ce n'est pas en faisant continuellement pression sur les notes que nous parvenons à ces excellents résultats», précise-t-il. «C'est surtout en créant un esprit d'entraide familial et en cultivant la curiosité d’apprendre.»
Autre école, autre dimension: l’Institut Florimont compte mille sept cents élèves de 3 ans à 19 ans, majoritairement francophones, qui suivent le cursus de la maturité gymnasiale, du baccalauréat français ou du baccalauréat international. La majorité suit un cursus bilingue français- anglais. «Nous accueillons plus de trois cents nouveaux élèves chaque année», indique Brice Clerc, responsable pédagogique.
«Bouche-à-oreille»
Alors que l’école Toepffer est rodée à l’exercice des portes ouvertes organisées chaque année au printemps, l’Institut Florimont, fondé en 1905, en fait l’expérience pour la première fois. «Nous avons lancé une campagne de communication», confie le responsable, ne manquant pas de relever l’efficacité du bouche-à-oreille pour attirer les visiteurs. Les familles ont été accueillies chaque matin de la semaine pour visiter les lieux. «De quatre-vingts à nonante personnes se sont inscrites», reprend-il. Ici, les infrastructures sont à l’échelle du nombre d’étudiants. On y trouve un département d’art, un atelier de poterie, des salles de sport, un auditorium et un club d’escrime. Des activités artistiques et un spectacle étaient au programme du samedi 22 mars.
De son côté, l’école Eden, implantée à Veyrier, n’a prévu que des rencontres avec les parents. Pour sa directrice, c’est bien assez: «Il suffit de circuler dans l’école pour comprendre ce qu’il s’y joue», note Magali Wahl, sa fondatrice et directrice. Comptant quatre-vingts élèves de primaire, l’établissement a été honoré du prix de la meilleure école suisse. Ce qui le rend si particulier? «Chaque élève est encouragé à penser par lui-même, à travailler pour lui-même». Vanessa, enseignante, abonde: «les enfants sont acteurs des actions mises en place».
Tout au long de la journée, les visiteurs ont pu assister à des ateliers illustrant la pédagogie de l’école. Parmi eux, un cours de philosophie pour les plus jeunes. Réunis autour d’une table, des enfants de 5 ans participent sous l’œil attentif de leur enseignante: «À quoi sert une dispute?», lance-t-elle, amorçant un échange où chacun tente de définir l’utilité d’un conflit. Plus tard, une autre question les invite à réfléchir: «Quel est le sens d’un arc-en-ciel?». Les réponses s’enchaînent. Avec un enseignement bilingue français-anglais et des groupes de douze à quatorze élèves, cette école privilégie un suivi individualisé. «Accompagner chaque enfant à son rythme demande une attention particulière», explique Lionel, enseignant, convaincu que cette structure favorise un apprentissage adapté aux besoins de chacun.
«Sortir des clichés»
Les objectifs des portes ouvertes sont de rendre visible l’AGEP et de mettre en avant la diversité des écoles privées genevoises réunies en son sein. Isabelle Chatenoud, directrice de l’école Farny, souligne l’intérêt de «mettre en avant la palette des pédagogies proposées à Genève» et, surtout, de «sortir des clichés que les écoles privées sont pour les riches». Sur le même ton, Joseph Gabioud avoue que beaucoup de parents se serrent la ceinture pour payer les frais de scolarité de leurs enfants.
Qui sont les élèves d’une école privée? Selon Magali Wahl, les familles qui choisissent une école privée le font avant tout en quête d’un projet éducatif en phase avec les enjeux du monde actuel. «Certaines recherchent un cadre pédagogique, d’autres sont attirées par une approche qui développe des compétences essentielles, telles que l’autonomie, la pensée critique ou la capacité d’adaptation.»
L’école Farny et ses soixante élèves est la filière primaire de l’école Bénédict, qui accueille cent dix élèves, de la neuvième année du cycle d’orientation jusqu’au certificat de maturité. Isabelle Chatenoud travaille pour une école inclusive. Sa définition? «C’est un environnement scolaire qui tient compte des spécificités des enfants tout en répondant à des exigences académiques élevées.»
Samedi 22 mars, les élèves ont fait visiter l’établissement aux familles intéressées et des parents d’élèves se sont mis à la disposition des visiteurs pour témoigner de leur expérience. Pour Isabelle Chatenoud, ce qui distingue les écoles privées des écoles publiques, c’est un «partenariat facilité et une collaboration plus aisée entre parents et école».
Effectifs du privé en forte hausse
Genève est le canton romand avec le plus haut taux de scolarisation en école privée (en 2018, ce taux était d’environ 16%, tandis que la moyenne suisse est à 4%). L’Etat de Genève note une hausse des effectifs des écoles privées de 12% entre 2015 et 2023. Selon l’Office fédéral de la statistique, la moitié des écoles privées de Suisse est répertoriée dans les cantons de Zurich, Genève, Bâle-Ville, Zoug, Vaud et Schwyz.
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