#Art urbain Portrait de la street artiste Mona Caron, tessinoise établie à San Francisco, connues pour ses gigantesques fresques végétales.
Rien ne prédestinait Mona Caron, Tessinoise d’origine établie à San Francisco depuis 1991, à se faire un nom comme street artist, connue pour ses immenses fresques végétales.
Venue en Californie pour y apprendre l’anglais à 20 ans, puis pour y suivre l’Académie des arts, elle se demandait comment gagner sa vie comme illustratrice, une fois son cursus terminé.
«Je n’imaginais pas que je pourrais réaliser de telles oeuvres murales, mais tout s’est enchaîné de manière miraculeuse», explique-t-elle. «Après mon diplôme, on m’a proposé de peindre une immense fleur sur un bâtiment défraîchi de mon quartier. J’hésitais, car je ne m’en sentais pas capable, mais à San Francisco, on vous donne votre chance, on vous encourage.» De fil en aiguille, ou plutôt de quartier en quartier, elle a été amenée à décorer d’autres sites. «A l’époque, dans les années 2000, les réseaux sociaux n’existaient pas. On a toujours pris contact avec moi par le bouche-à-oreille.»
La première décennie de Mona dans le muralisme a été définie par des peintures narratives, spécifiques au lieu où elles se trouvent. Peu à peu, son travail l’a conduite dans d’autres villes américaines, chaque fois pour des projets différents, mais toujours dans l’idée d’amener de la végétation dans des lieux en marge de l’explosion urbaine. «J’étais timide, mais j’ai évolué sur le plan personnel grâce à ce parcours. Peindre des fresques est devenu ma forme d’expression préférée, car cela implique une sorte de travail social, humain: il faut fédérer les gens autour d’un projet, les faire se parler entre eux.»
En marge de ses commandes, Mona Caron a fini par réaliser le projet qui lui tenait particulièrement à coeur: Weeds. Pour rendre hommage aux mauvaises herbes qui poussent dans les endroits les plus improbables des mégapoles, elle tourne une petite vidéo, qu’elle poste sur Youtube. Le film deviendra viral. Et c’est ainsi qu’elle a reçu du courrier du monde entier. Un large public comprend son message et elle commence à être invitée pour réaliser d’autres fresques en Amérique latine, en Asie et en Europe. Elle est reconnue sur les cinq continents.
Sensible, l’artiste entend porter un message par son travail. «Si les gens admirent mes fleurs gigantesques, c’est bien. Mais je souhaite aller plus loin et faire comprendre que nous, les humains, sommes comme les plantes: nous devrions redonner de l’espace à ceux qui sont écrasés ou laissés de côté. La nature finira par être plus forte que nous, mais je préfère le dire de manière positive et joyeuse.»
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