L'économie défend l’élargissement de l’A1 entre Le Vengeron et Nyon

La conférence de presse a été tenue dans les locaux de la FER Genève.
La conférence de presse a été tenue dans les locaux de la FER Genève. Entreprise romande
Steven Kakon
Publié mardi 18 juin 2024
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#Trafic Alors que le projet d’élargissement de l’A1 entre Nyon et Le Vengeron sera soumis au vote le 24 novembre, cinq organisations économiques lémaniques, dont la FER Genève, se mobilisent en faveur du projet.

«Nous avons cinq mois pour convaincre que l’élargissement de l’autoroute entre Nyon et Le Vengeron doit se réaliser», lance Romaine Nidegger, responsable du service politique de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, qui participait lundi 17 mai à la conférence de presse accueillie à la FER Genève et donnée conjointement avec le Centre Patronal, la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève, la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie et la Fédération vaudoise des entrepreneurs.

Les cinq organisations économiques lémaniques ont présenté les raisons de leur engagement commun pour défendre la création d’une troisième voie autoroutière dans ce tronçon particulièrement engorgé, les portant au nombre de six. Le projet s’inscrit dans l’étape d’aménagement 2023 des routes nationales, attaquée par référendum, sur lequel le peuple suisse sera amené à se prononcer le 24 novembre prochain.

Cet élargissement permettra un «déplacement plus sûr, efficace et donc agréable pour tous», poursuit Romaine Nidegger, précisant l’ambition de «décliner la campagne nationale à l’échelle lémanique en la rendant adaptée aux enjeux de notre région». Ses détracteurs que sont notamment les milieux écologistes, l’Association transports et environnement et Actif-trafiC y voient un risque d’appel d’air. «Certaines oppositions sont de nature idéologique», regrette Christophe Reymond, directeur général du Centre Patronal. Plus qu’un développement des routes nationales, «il s’agit d’une mise à niveau pour faire coïncider l’offre avec les besoins croissants de la population», explique Christophe Reymond, qui ne manque pas de rappeler les chiffres de l’Office fédéral des routes (OFROU) : quelque nonante mille véhicules circulent chaque jour sur l’A1 entre Lausanne et Genève, alors que celle-ci n’était prévue à l’origine que pour vingt mille véhicules. Et la tendance est à l’augmentation. Selon l’OFROU, l’axe Nyon-Bardonnex est l’un des plus saturés de Suisse (niveau 3/3).

Limiter la congestion des entreprises

Les autoroutes présentent des avantages majeurs en matière d’efficience et de sécurité. «Les autoroutes ne représentent que 2,7% du réseau routier suisse, mais concentrent un peu plus de 41% du trafic et 74% du trafic de transport de marchandises», énumère Philippe Fleury, directeur général de la FER Genève. Il s’agit pour la région de «rattraper son retard», estime-t-il sur le même ton que son homologue vaudois.

«Le redimensionnement des routes permettra de limiter l’impact de la congestion pour les entreprises», insiste-t-il, avant de résumer: «Le transport routier est un enjeu majeur pour l’approvisionnement du pays». A cet égard, Jean-Marc Demierre, président de la Fédération vaudoise des entrepreneurs, souligne que «pour les entreprises de l’arc lémanique, la congestion du trafic, notamment sur l’axe Lausanne-Genève, est un obstacle majeur», provoquant des retards et des pertes financières.

En matière de sécurité, «nous pouvons nous attendre à ce que l’amélioration de la fluidité contribue à la baisse du nombre d’accidents sur l’autoroute», présage Philippe Fleury.

Autre argument: cette nouvelle voie permettra également de décharger les communes et de canaliser le trafic. Pour Philippe Miauton, les bouchons - en augmentation - conduisent les usagers de la route à emprunter des trajets de remplacement, «créant un trafic routier de transit avec des nuisances engendrées sur la qualité de vie et des nouveaux ralentissements».

Soutien d’une nouvelle ligne ferroviaire

Le moment est ensuite venu de souligner la complémentarité entre la route et le rail. «Il n’est pas possible de tout miser sur l’infrastructure ferroviaire», relève Vincent Subilia, directeur de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève, soulignant que les organisations économiques soutiennent la nouvelle ligne ferroviaire entre Lausanne et Genève, actuellement en discussion à Berne. Ces deux projets sont «réalisables sans concurrence sur le plan financier, car ils seraient alimentés par des fonds différents».

Le coût des six projets d’aménagements autoroutiers est évalué à cinq milliards de francs, financé par le biais d’un fonds alimenté par la surtaxe des carburants, de l’impôt à l’importation sur les automobiles et de la vignette autoroutière. Alors que des études ont conclu à la difficulté de réaliser les projets d’agrandissement de l’autoroute et de création d’une deuxième voie entre Lausanne et Genève, les milieux économiques «font le pari que l’OFROU et l’Office fédéral des transports se coordonneront pour dégager des solutions», confie Vincent Subilia.

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