L'ONU met l'accent sur les bénéfices de l'IA

Le CICG a accueilli le sommet international AI for Good.
Le CICG a accueilli le sommet international AI for Good.
Publié lundi 14 août 2023
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#Intelligence artificielle Un forum a exploré à Genève les applications pratiques des dernières innovations en matière d’intelligence artificielle. Les robots étaient de la fête.

Près de cinq mille visiteurs ont pu se frotter en direct, les 6 et 7 juillet dernier, aux réalisations concrètes de l’intelligence artificielle (IA) lors du sommet AI for Good, mis sur pied par les Nations unies et tenu au Centre international de conférences de Genève (CICG). En première mondiale annoncée, des humanoïdes ont tenu une conférence de presse et ont discuté de vastes thématiques qui découlent de l’IA.
Ces derniers mois, et surtout depuis le lancement de ChatGPT, l’essor des systèmes d’IA s’accélère. Le grand public est partagé entre crainte légitime causée par les risques de mauvaise utilisation de l’IA et enthousiasme au vu des possibilités offertes. Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies, a insisté, dans son discours inaugural du forum, sur l’envie d’explorer des pistes concrètes grâce aux acteurs des secteurs public et privé, aux fonctionnaires internationaux et aux chercheurs présents lors de ce sommet. Il a mis l’accent mis sur l’accélération de la mise en place des dix-sept objectifs de développement durable de l’ONU.

Dans les allées du CICG, des stands étaient consacrés à des applications pour la plupart inédites dans des domaines comme la médecine ou l’art, par exemple. Sans se laisser distraire par Spot, le robot chien de Boston Dynamics, capable de se déplacer à sa guise et entièrement configurable, les visiteurs pouvaient arriver au stand raclettes et être servi par un Roboclette! Ce robot possède deux bras aux fonctions particulières: le premier tient la demi-meule de raccard et le second racle le fromage directement dans les assiettes. Les gestes ont été acquis grâce à l’observation d’un maître fromager suisse, une performance réalisée par un groupe de chercheurs de l’Idiap. Si cette innovation peut prêter à sourire ou agacer les amateurs de tradition, elle montre le niveau atteint par la robotique grâce à l’apprentissage automatique. On imagine ainsi les multiples débouchés pour l’industrie, les services ou la logistique. Le robot Nadine, qui mime parfaitement les traits et les expressions de la scientifique Nadia Magnenat-Thalman, a impressionné, tant il semble humain. Un autre humanoïde, prénommé Aida, présentait les tableaux réalisés sur place. On entre incontestablement dans une ère où les aptitudes humaines seront toujours mieux intégrées par les robots.

Freiner les développements par souci de sécurité

Si les contributions des robots pèseront toujours plus au plan économique, il est urgent de se pencher sur les questions de gouvernance à leur sujet. En mars dernier, Elon Musk et et plusieurs centaines d’experts ont ainsi réclamé un moratoire en ce qui concerne la recherche dans ce domaine. Ils ont publiquement avoué leurs craintes à cet égard. De son côté, Microsoft, qui finance OpenAI, la société qui a créé ChatGPT, souhaite que les gouvernements réglementent les utilisations à haut risques de l’IA, qui pourraient représenter un danger majeur pour l’humanité - supérieur à celui du changement climatique, selon certains.
Au CICG, les manières de mettre en place des systèmes de sécurité et de surveillance qui aideront à distinguer le réel de l’artificiel ont été débattus. Des problèmes éthiques de premier ordre en découlent. Comment éviter la propagande ou la surveillance des populations à leur insu, surtout dans les Etats autoritaires? Comment ne pas perdre le contrôle au profit de la machine ? Comment régler les droits de propriété intellectuelle s’agissant d’œuvres qui ne sont pas du fait de l’humain?

Si aucune déclaration officielle n’a conclu le sommet, les discussions ont permis de dégager des points de convergence et des recommandations, selon l’Union internationale des télécommunications. Près de deux cent septante organisations non gouvernementales, dont un grand nombre sont actives dans les droits humains, ont également participé à l’événement. Genève entend ainsi rester à la pointe dans les questions de réglementation internationale.

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