#Piscines Si les travaux de création et de modernisation d'une piscine publique nécessite un investissement conséquent, les coûts d'exploitation d'une telle infrastructure sont généralement moins mis en avant.
Les piscines municipales accueillent le public depuis plusieurs semaines déjà. A Carouge, le projet de création d’un nouveau centre aquatique près de la piscine extérieure de la Fontenette a été attaqué par l’Union démocratique du centre, à l’origine du référendum sur lequel les Carougeois sont amenés à se prononcer le 9 juin. Le projet vise à répondre à une hausse du nombre de nageurs et aux besoins d'apprentissage de la natation toujours grandissants. Ses opposants y voient un gouffre financier, avec un crédit de près de 75 millions de francs de construction. Ils reprochent au projet de ne pas prévoir une contribution des communes avoisinantes.
Pas de compensation de coûts
Si les travaux de création et de modernisation d'un centre aquatique représentent un investissement financier conséquent, les coûts d'exploitation d'une telle infrastructure sont généralement moins mis en avant. Les piscines publiques sont-elles rentables? «Non», rétorquent Christian Lehni, président de l’Association romande des maîtres de bain et responsable des piscines de Pully (VD), et Bernard Sauthier, du service constructions, entretien et sports de la Ville de Carouge. Ce dernier évoque, pour la piscine de la Fontenette, des charges annuelles de près de deux millions de francs et des recettes d’un peu plus de huit cent mille francs. Le chiffre d’affaires estimé peut plus ou moins se distancer du résultat réel selon les conditions météorologiques, mais qu’aucune saison ne permet de compenser les coûts. Et Christian Lehni de préciser que les salaires constituent la plus grosse part du budget. Les produits d’entretien (javel notamment) et le chauffage de l’eau représentent également des frais élevés. «L’utilisateur paye la moitié de la facture et le contribuable l’autre moitié», résume-t-il, avant de conclure: «Les piscines ont toutefois une forte dimension sociale».
L’intérêt public avant la rentabilité
Même son de cloche du côté du centre sportif de la Vaudoise aréna à Prilly (VD), qui, malgré la particularité d’être détenue à 28% par des investisseurs privés, demeure une infrastructure d’intérêt public sans objectif de rentabilité. Son centre aquatique «n’a pas vocation à dégager du profit, bien que nous devions couvrir une partie de nos coûts», explique un porte-parole, tout en soulignant l’impossibilité de combiner des tarifs accessibles pour le public, les clubs de natation et les cours d’aquagym avec des objectifs de rentabilité. Outre le fait de permettre la pratique de la natation, les raisons d’être des piscines sont multiples. Lieu de détente et à dimension sociale, elles contribuent au bien-être et à la santé de la population. De plus, les épisodes caniculaires en été ont montré à quel point les piscines extérieures constituent un espace privilégié pour les personnes en recherche de fraîcheur.
Au-delà de ces bénéfices, ces installations contribuent au rayonnement des villes qui les accueillent en attirant des personnes provenant des agglomérations voisines qui en sont dépourvues.
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