Christelle Schultz Directrice générale adjointe FER Genève Publié mercredi 04 septembre 2024
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L’adaptation est souvent considérée comme une composante essentielle de l’intelligence. Elle nous permet de nous ajuster à de nouvelles situations, de résoudre des problèmes imprévus et d’acquérir de nouvelles compétences. L’adaptation est une qualité qui s’avère également nécessaire dans le cadre de réformes politiques et sociales, dont celle du deuxième pilier, sur laquelle le peuple suisse se prononcera le 22 septembre.
Ce sujet anime les débats en cette période de rentrée. Pour bien en saisir les enjeux, il est primordial de comprendre la force et la cohérence de notre système de retraite, nos fameux premier et deuxième piliers, tels qu’ils se sont construits depuis 1948 (AVS) et 1985 (LPP).
Le système suisse de prévoyance retraite, décès et invalidité offre un équilibre entre répartition et solidarité, une capitalisation partagée entre employeur et travailleur, complétée par de l’épargne et de la responsabilité individuelle. Le deuxième pilier comprend un socle minimal obligatoire, dit LPP obligatoire. Les employeurs peuvent être plus généreux, en versant un montant plus élevé de cotisations ou en servant des prestations décès, invalidité et des rentes vieillesse plus avantageuses que prévues dans la loi. C’est ce que pratique la très grande majorité des employeurs, qui couvre largement mieux ses employés que le minimum obligatoire LPP.
Pourquoi réformer le système? Parce que le système de la LPP obligatoire est aujourd’hui contraint par l’évolution de l’espérance de vie et des marchés de capitaux d’évoluer de la même manière que la plupart des institutions de prévoyance pour la partie surobligatoire. Le taux de conversion doit donc être abaissé de 6,8% à 6% pour pouvoir servir les rentes plus longtemps. Ce taux sert à convertir un capital retraite en rente annuelle. Il doit donc prendre en compte la durée de versement et les rendements futurs.
Le système doit aussi mieux couvrir les petits revenus en abaissant le seuil d’entrée et la déduction de coordination dans le régime obligatoire. Les personnes qui touchent de petits salaires, qui travaillent à temps partiel ou qui ont plusieurs emplois seront ainsi mieux couvertes pour les risques décès ou invalidité et pour la retraite. Des mesures transitoires sont prévues pour éviter les effets de seuil et un impact trop lourd pour une catégorie d’assurés ayant cotisé depuis longtemps, proches de la retraite, et qui perçoivent des salaires modérés.
Ayons l’intelligence d’adapter la partie minimale de notre prévoyance professionnelle (LPP obligatoire), plutôt que de nous complaire dans l’immobilisme par mécompréhension des enjeux, noyés dans la technicité des chiffres et des projections. Croyons en notre système de prévoyance. Mieux, renforçons-le et adaptons-le avec réalisme en votant en faveur de la réforme de la LPP!
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