Le constat est partagé par tous les observateurs: plus qu’une simple ressource, les solutions numériques sont désormais l’ossature de chaque entreprise. Les atteintes à la disponibilité ou à l’intégrité du système d’information sont d’ailleurs considérées comme le premier risque qui menace leur pérennité!
Côté pile, le numérique est une formidable opportunité: il donne la possibilité de repenser l’interaction avec ses clients, d’automatiser ses processus internes, de développer de nouveaux services, de se faire connaître et de toucher de nouvelles populations. Côté face, il fait apparaître de nouveaux écueils, d’autant plus importants que le degré de dépendance à ces technologies est grand.
En réalité, il s’agit de faire dès le début les bons choix et de comprendre que c’est aux membres de la direction générale d’une entreprise de mettre en place une gouvernance numérique. C’est leur responsabilité régalienne. Ils doivent mettre au défi leurs fournisseurs, leurs prestataires, les divers professionnels du domaine et ne pas renoncer à faire usage de leur esprit critique, sous prétexte que tout cela serait une «affaire de spécialistes». La connaissance de certains fondamentaux du monde numérique est nécessaire pour faire les bons arbitrages. En voici les principaux.
Une architecture informatique pleinement fonctionnelle est condamnée à évoluer en permanence pour des raisons de performance, de stabilité et de sécurité. Elle est en réalité un assemblage de multiples composants qui ont chacun un cycle de vie spécifique. Les efforts et les investissements en matière de système d’information devront donc être continus.
Dès les choix initiaux, il est vital de s’intéresser à la pérennité des technologies employées, puisqu’une solution logicielle va nécessairement enfermer dans un «format» plus ou moins captif. Privilégier les solutions massivement déployées et utilisées est incontestablement un gage de sécurité sur le temps long. Le marché du numérique, à défaut d’être très normé, a une tendance à se structurer autour d’un petit nombre d’acteurs majeurs, dont les solutions deviennent de facto des standards. Une fois la bonne architecture retenue, les technologies choisies et mises en place, il faut viser l’utilisation des logiciels dans leurs fonctionnalités standards, notamment afin de bénéficier du consensus observé autour de certains processus, et éviter les paramétrages ou les développements trop spécifiques qui, il est vrai, donnent la satisfaction immédiate de disposer de l’outil correspondant parfaitement aux besoins de l’organisation. De trop fortes particularités peuvent prétériter la capacité de la solution à évoluer dans le temps et la condamner à une obsolescence programmée. En effet, les projets de migration d’un format obsolète vers un autre sont hasardeux et coûteux et représentent un constat d’échec sur le plan de la stratégie. Pour les professionnels, les données sous format numérique ont toutes les garanties de pérennité, puisqu’elles sont soustraites des contingences liées aux supports physiques. Cette foi dans le «tout dématérialisé» masque les dangers latents qui pèsent sur les données patrimoniales. En effet, une panne matérielle, logicielle, ou une cyberattaque sont des risques permanents qui peuvent engendrer des dégâts aussi soudains que dévastateurs. Le format numérique dispose toutefois d’un atout incomparable: sa capacité à dupliquer très facilement les informations. Générer des jeux de données, sur différents supports voire sous différents formats, puis les stocker à différentes localisations est la manière efficace de garantir leur pérennité.
En autorisant les services tiers, vous acceptez le dépôt et la lecture de cookies et l'utilisation de technologies de suivi nécessaires à leur bon fonctionnement. Voir notre politique de confidentialité.