#Economie suisse De la pomme de terre aux semi-conducteurs, l’économie suisse est à la recherche de ses matières premières.
Le monde agricole se pose des questions: la viande doit-elle être considérée comme une matière première indispensable à l’alimentation? Il a tendance à répondre par l’affirmative. Il voit dans les plans fédéraux une volonté de réduire des deux tiers cette consommation d’ici à 2050, alors que l’Helvétie possède des herbages pour la production. Trente-six pour cent de la surface nationale est utilisée pour fournir des aliments, mais 52% de la nourriture humaine vient d’ailleurs. Il n’est pas question de confondre sécurité et souveraineté. Une production maison serait toujours mieux qu’un achat à l’extérieur, si fiable soit-il.
Réuni à Lausanne le 12 octobre, le Forum de l’économie vaudoise s’est aussi interrogé sur le statut du vivant, que l’on qualifie de simple matériau. Les spécialistes des arbres s’étonnent que les forêts suisses soient finalement si peu utilisées, à tout juste 50% de leurs capacités. Bien exploité, un seul de ces mètres cubes fournit 40 heures de travail local. Nous exportons du bois brut en Italie et nous pourrions le vendre transformé avec une forte valeur ajoutée, car nous avons des technologies de pointe dans ce domaine, par exemple pour des éléments complexes de construction. La Confédération suisse détient également des atouts pour convertir les déchets ménagers en hydrogène, une voie néanmoins encore peu explorée.
Faudrait savoir
Si les cimenteries brûlent des pneus dans leur processus de fabrication, cela revient à libérer du carbone sous forme gazeuse à partir de carbone solide. Le remplacement de la matière première pétrole n’est pas si simple. Au chapitre des énergies fossiles, les experts expliquent que le sous-sol helvète détient du gaz pour quelques décennies, notamment dans la plaine du Rhône. Pas de chance, le canton de Vaud a interdit ce genre d’extraction. C’est toute la complexité du fédéralisme, d’autant plus que nos stocks de gaz sont à l’étranger. La notion de matière première est en train d’évoluer vers un niveau plus sophistiqué. Les semi-conducteurs sont tellement répandus dans toutes les activités économiques qu’ils constituent une sorte de matière précieuse, au fur et à mesure que la transition digitale se développe.
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