Notre système de prévoyance-vieillesse est résilient, ne le détruisons pas!

Stéphanie Ruegsegger Publié lundi 12 février 2024

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En 1948, lors de la création de l’AVS, la rente maximale était de 40 francs par mois, soit l’équivalent de 194 francs de nos jours en tenant compte de l’inflation. Le taux de cotisation paritaire était de 4% et l’âge légal de départ à la retraite de 65 ans pour les hommes comme pour les femmes.

Il y avait alors 6,5 actifs pour financer une rente. Au cours des années, des réformes ont été menées. Durant toute la période où la santé financière de l’assurance le permettait, elles ont contribué à développer le système, en augmentant notamment fortement les rentes.

La rente maximale se monte aujourd’hui à 2450 francs par mois, avec en parallèle une augmentation des cotisations paritaires de 10,6%. Le système a également été complété par la création des prestations complémentaires en 1966 et du deuxième pilier obligatoire en 1985.

La situation des retraités aujourd’hui n’a donc plus rien à voir avec celle de 1948 et le système les protège davantage. La problématique qui se pose aujourd’hui est celle de la consolidation du système. L’augmentation de l’espérance de vie et l’arrivée des baby-boomers à la retraite d’ici à la fin de la décennie met l’assurance sous pression. Il n’y a aujourd’hui plus que trois actifs pour financer une rente, et ce ratio passera rapidement à deux pour un. C’est d’ailleurs pour consolider le financement de l’AVS que les citoyens suisses viennent d’accepter deux réformes (RFFA et AVS21) qui ont entraîné une augmentation du taux de cotisation, de la TVA et de l’âge de la retraite des femmes.

L’introduction d’une treizième rente engloutirera l’entier et même davantage que ce que ces réformes ont rapporté. Les efforts pour stabiliser l’AVS seraient ruinés d’un coup et le premier pilier sombrerait dans le rouge dès l’introduction de la mesure. La question n’est donc pas aujourd’hui de savoir comment étendre encore le système, mais comment garantir le versement des rentes aux futurs rentiers, qui sont les cotisants d’aujourd’hui. C’est de cet enjeu dont il est question. Notre système de prévoyance a su s’adapter au fil des décennies. Cela implique aussi des mesures plus douloureuses lorsqu’il s’agit de préserver les générations futures. Dire non est une question de responsabilité envers notre système de prévoyance vieillesse et envers les jeunes.

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