#Rentrée des Entreprises Ivan Slatkine, président de la FER Genève, a passé en revue les divers enjeux liés à la reprise de la vie politique du canton de Genève.
"La reprise de la vie politique s’annonce riche en défis, avec des votations et des élections déterminantes, tant en Suisse qu’à l’étranger.
Certains des objets intéressent de près notre Fédération et nos membres, à commencer par la réforme de la prévoyance professionnelle. Notre deuxième pilier subit depuis de nombreuses années la pression de l’augmentation de l’espérance de vie, combinée à l’évolution de la société et aux difficultés persistantes sur les marchés des capitaux. Dans ce domaine, il n’y a aucune erreur de calcul: sa réforme est aujourd’hui indispensable, d’autant plus qu’aucune autre n’a abouti depuis presque vingt ans. La réforme sur laquelle nous nous prononcerons le 22 septembre est un compromis constructif, malgré les coûts engendrés. Elle permet de renforcer le financement du deuxième pilier, de maintenir globalement le niveau des rentes et d’améliorer la couverture des personnes à temps partiel et aux bas revenus. Les promesses faites lors de la votation de septembre 2022 sur l’AVS sont ainsi tenues et la réforme proposée marque un premier pas vers la modernisation de notre système de prévoyance. C’est pourquoi la FER la soutient, même si elle a quelques défauts, aucune réforme de cette envergue ne pouvant être parfaite.
Si, du côté du secteur privé, des réformes sont proposées, il est également indispensable d’instaurer des réformes de fond dans le secteur public.
Fin 2019, les Genevois ont accepté une recapitalisation importante de la caisse de pension des employés de l’État (CPEG). Son coût de plus de trois milliards de francs est supporté par le contribuable genevois. Chaque année, ce sont plusieurs centaines de millions de francs qui sont donc dévolus à la couverture de cette dépense, ne peuvant être affectés à d’autres politiques publiques. Les décisions prises en catimini, après la votation populaire, par le comité de la CPEG, soit la baisse du taux technique et le changement de table de mortalité, ont conduit à une augmentation des charges de deux milliards de francs supplémentaires! Ce n’est pas acceptable. Nos autorités doivent réagir avec force à cette dérive. Il est inacceptable que les surplus fiscaux viennent remplir le puits sans fond de la caisse de pension des fonctionnaires genevois, tout comme il est inacceptable que les recettes issues de la bonne santé de l’économie genevoise soient entièrement dévolues à mettre des emplâtres sur une jambe de bois!
Le deuxième sujet soumis à votation dont je souhaite vous parler est celui de la fiscalité. Face à la pression fiscale exacerbée subie par les contribuables genevois et à une concurrence toujours plus ardue pour les attirer et les retenir, il est impératif que Genève regagne en compétitivité fiscale. Il en va de sa prospérité. Cet impératif implique un devoir, celui de s’engager au travers de réformes concrètes, pour une fiscalité équilibrée, compétitive et non confiscatoire. La réforme de l’imposition des entreprises RFFA, dont les effets dynamiques positifs ont été largement démontrés, en est un exemple probant.
Il faut également réduire la pression fiscale sur les personnes physiques, notamment les chefs et propriétaires de grandes et de petites entreprises. Le Conseil d’État, soutenu par une large majorité du Grand Conseil, a enfin proposé une baisse de l’imposition de l’outil de travail, ce que nous devons saluer et soutenir. Depuis de trop nombreuses années, cette taxation inique freine l’innovation, la création de valeur ajoutée et d’emplois, et décourage les vocations. Il faut aligner nos pratiques sur celles des autres cantons, en envoyant un signal fort à celles et ceux qui entreprennent, qui prennent des risques et qui participent au dynamisme de notre canton. Le 22 septembre prochain, souhaitons que ce projet, aussi modeste qu’il puisse être, soit plébiscité par la population.
En novembre, une baisse de la fiscalité des personnes physiques sera soumise au vote. Après les surplus fiscaux historiques que notre canton a enregistré au cours des deux dernières années, il est légitime que cette prospérité revienne à tous, tant par des prestations de qualité que par une réduction de la pression fiscale. Avec une baisse entre 5% et 11% ciblant en premier lieu la classe moyenne, on redonne du pouvoir d’achat à celles et ceux qui en ont besoin et on les remercie de manière concrète pour ce qu’ils donnent à notre canton. Il s’agira là encore de soutenir une réforme bienvenue.
Notre canton possède de nombreux atouts pour retenir sur son sol des entreprises et des entrepreneurs qui contribuent à son rayonnement. Grâce à des réformes intelligentes, nous pouvons mettre en évidence le cercle vertueux de l’écosystème genevois."
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