Flavia Giovannelli Publié vendredi 01 novembre 2024
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Lors des votations du 24 novembre prochain, le projet d’élargissement autoroutier représente une chance à saisir, particulièrement pour l’arc lémanique.
Qui n’a jamais connu les frustrations des embouteillages, sources de stress et de potentiels risques sécuritaires? Pour améliorer la fluidité du trafic, il faut une approche réaliste, tout en évitant une guerre des transports. Si les avantages du train sont bien connus, ils ne peuvent pas primer sur la nécessaire flexibilité des déplacements, relevant de chaque contexte particulier. Or, les enjeux de mobilité sont parfois mal évalués ou envisagés de manière parcellaire. Certains défenseurs de l’environnement appellent à un report massif sur le rail, mais cette proposition reste irréaliste à court et moyen terme. En effet, aucune ligne ferroviaire supplémentaire entre Lausanne et Genève n’entre dans les plans de la Confédération à l’heure actuelle. Aujourd’hui déjà, les wagons des CFF seraient saturés si plus de 15% des automobilistes se convertissaient au train.
En revanche, le projet d’une troisième voie entre Nyon et Le Vengeron est financé et s’inscrit dans le cadre d’une adaptation indispensable. Depuis les années 1960, le trafic a quintuplé, nourri par la hausse démographique et l’essor économique. Aujourd’hui, les autoroutes ne suffisent plus à absorber la circulation. Ceux qui prônent une mobilité douce sans proposer d’autres solutions oublient que leur approvisionnement dépend aussi du transport par camions, qui n’ont pas vocation à encombrer le réseau secondaire.
Enfin, il serait judicieux de faire confiance aux évolutions technologiques, qui s’annoncent révolutionnaires dans les prochaines années. L’Union européenne, par exemple, a programmé la fin des véhicules thermiques d’ici à 2035. Les modèles à propulsion électrique prendront progressivement le relais, comme les locomotives ont abandonné le charbon pour devenir électriques en leur temps.
Si l’on souhaite éviter une punition collective et permettre un trafic adapté à l’époque actuelle - pour les automobilistes, les passagers des trains, les piétons ou les cyclistes - le projet d’élargissement de certains tronçons d’autoroute est une évidence. La Confédération met sur la table près de cinq milliards de francs pour des projets choisis. Refuser cet investissement serait un très mauvais signal. Celui-ci serait d’autant plus regrettable que ces fonds ne peuvent pas être réaffectés à d’autres projets.
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