Purple and Gold Rain: une jeune pousse bien enracinée

Teresa Fini et ses deux employés sont fiers du prix reçu!
Teresa Fini et ses deux employés sont fiers du prix reçu! Entreprise romande
Vincent Malaguti
Publié lundi 08 janvier 2024
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#Seconde main Le prix Jeune pousse du canton de Genève récompense une boutique de seconde main.

Son visage est familier si l’on fréquente régulièrement le marché aux puces de Plainpalais. C’est en effet souvent là que Teresa Fini vient chiner, l’une de ces passions. La trentenaire aime tellement cette activité qu’elle en a fait son métier, dans lequel elle est reconnue. Sa boutique, Purple and Gold Rain, située à la rue de la Cité, vient de recevoir le prix Jeune pousse du canton de Genève. Une distinction venant récompenser onze ans de travail, comme l’indique la Conseillère d’Etat en charge du développement économique, Delphine Bachmann.

Pour Teresa Fini, tout commence en 2012. Alors en bachelor d’économie d'entreprise à la Haute école de gestion de Genève, elle crée Purple and Gold Rain, une page facebook de vente de vêtements vintage où elle vend ses trouvailles. Le nom est inspiré d’un titre du chanteur Prince. A cette époque, l’achat et la vente d’habit de seconde main sont peu développés à Genève. Pourtant, le projet de Teresa Fini gagne en popularité.

Au bout de plusieurs années, pour gagner en visibilité, elle se lance sur la plateforme de vente en ligne Asos Marketplace. Un choix gagnant, puisqu’elle réalise des ventes partout au monde, mais paradoxalement peu en Suisse. Elle décide alors de lancer son propre établissement, à Genève. Purple and Gold Rain passe en 2022 du virtuel au réel.

Une démarche réfléchie

En tant que cheffe d’entreprise, Teresa Fini avoue faire «vingt jobs en un». «C’est un à-côté devenu mon métier à 200%! Ce n’est pas facile de lier passion et travail, mais quand on a cette envie, il ne faut pas hésiter à se lancer.» Elle poursuit: «J’ai dû emprunter des chemins tortueux.» Parmi les difficultés rencontrées, le regard de ses proches, qui ne comprenaient pas forcément le choix de se lancer dans la mode, «encore moins vintage». «On aurait pu s’attendre à ce que je travaille dans la finance, par exemple.»

«Mon projet ne se résume pas à vendre des vêtements: je revendique une stratégie réfléchie.» Elle se traduit dans son quotidien professionnel: elle passe énormément de temps à choisir chacune de ses pièces. Toutes sont uniques, authentiques, à des prix abordables. Chacune est nettoyée et valorisée avant d’être mise en vente. Ses clients? Des habitués, des habitants du quartier et parfois des touristes, peut-être intrigués par le violet marquant de la boutique.

Dans la voix de Teresa Fini, il y a une certaine ferveur. «La vente de vêtements en seconde main est en pleine expansion, promise à dépasser le première main d’ici à 2030.» Elle croit en son projet et en sa singularité: «Je veux montrer qu’à Genève, on peut avoir des concepts identiques à ce que l’on voit dans les grandes villes, comme Londres ou New-York, pour la valorisation des vêtements vintage». Purple and Gold Rain souhaite aussi devenir une vitrine des marques genevoises. Des démarches aussi originales qu’inspirantes, à l’image de la chanson de Prince.

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