Quand la digitalisation bouleverse les métiers des transports
Grégory Tesnier
Publié mardi 07 novembre 2023
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#Digitalisation Patrick Ischer, professeur assistant à la Haute école de gestion Arc, consacrera sa présentation au Forum suisse de logistique, le 9 novembre à Yverdon-les-Bains, au thème de la digitalisation des transporteurs routiers.
Avant d’être chercheur universitaire, Patrick Ischer a exercé le métier de chauffeur de poids lourds: il connaît bien le domaine des transports pour avoir été un des acteurs de ce secteur d’activité avant d’endosser le rôle d’observateur et d’analyste. «Je présenterai au Forum les conclusions intermédiaires d’un projet de recherche du Fonds national suisse que je mène. Mes collègues et moi-même enquêtons plus particulièrement sur deux points: les stratégies des transporteurs routiers – les entreprises-employeurs – face aux défis économiques, politiques, techniques ou environnementaux qui se présentent à eux; ensuite, l’impact des stratégies mises en place par les professionnels des transports sur le métier de camionneur. La digitalisation est l’une de ces stratégies.»
Patrick Ischer insistera surtout sur la première partie de sa recherche – les stratégies des transporteurs (vingt entretiens réalisés) – les résultats de la deuxième partie n’étant pas encore disponibles, les analyses des trente-cinq interviews de professionnels de la route et du transport de fret n’étant pas encore effectuées. «Soulignons que les règlements, les taxes et le fait que certaines entreprises de transport sont désormais actives dans plusieurs maillons de la chaîne logistique ont conduit à une recherche de rationalisation du travail et des tâches, qui peut être renforcée grâce à la digitalisation. Du côté des entretiens auprès de petites et de grandes sociétés, il apparaît que le développement de la digitalisation est plus ou moins avancé en fonction de la taille des entreprises et de leurs spécialités, c’est-à-dire du type de frets transportés.»
De manière schématique, les petites entreprises ont moins recours à des outils numériques. Il n’est donc pas possible de suivre de manière permanente et systématique les chauffeurs ni d’optimiser les trajets. Les grands groupes investissent au contraire massivement dans la digitalisation et transforment davantage le métier des chauffeurs: un contrôle peut par exemple s’exercer sur tous leurs déplacements et sur leur emploi du temps. «Les premiers résultats des interviews menés avec les chauffeurs – à prendre avec précaution et à confirmer – tendent à montrer qu’ils n’ont pas l’impression d’être surveillés en permanence, qu’ils soient employés dans de grandes ou dans de petites entreprises de transport routier.»
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