Recherche: le savoir livré sur mesure

L’association BioAlps met en relation scientifiques et industriels avec l’objectif de donner un coup de pouce à l’innovation.
L’association BioAlps met en relation scientifiques et industriels avec l’objectif de donner un coup de pouce à l’innovation.
Maurice Satineau
Publié lundi 04 novembre 2024
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#Innovation La Suisse manque de chercheurs, mais a besoin de recherches appliquées pour assurer la compétitivité de ses entreprises.

Pour l’association BioAlps, le maître-mot est de mettre en relation les scientifiques et les industriels. Dans des laboratoires installés à Sion, l’idée est d’insuffler un esprit entrepreneurial dans les coups de génie qui surgissent à l’Institut des sciences de la vie, dans le bâtiment de la HES-SO. Quelque deux cents dossiers nourrissent cet effort, avec des répercussions romandes. Ainsi entre 2023 et 2028, Debiopharm s’intéresse de près à «des nouvelles technologies ciblées de vectorisation de fragments d’anticorps». Dans ce projet de lutte contre le cancer, on retrouve le centre hospitalier universitaire de Lausanne.

Entre les câbles et les écrans surgit l’Université de Genève. Elle collabore à un autre vaste programme pour traquer les commotions cérébrales. Un petit boîtier électronique et deux gouttes de sang font le diagnostic en un quart d’heure, soit bien plus rapidement que les techniques actuelles «et bien avant l’arrivée du patient en milieu hospitalier», selon les précisions du spécialiste Marc Pfeifer.

Goût de bouchon

Au service d’une innovation choisie, cette science semble faire bon ménage avec le marché, alors que les étudiants entrevoient déjà durant leur formation le monde des brevets et celui du management.

Pratiquement n’importe quelle entreprise peut frapper à la porte. C’est un atout pour celles ne bénéficiant pas d’un département recherche et développement ou de taille trop modeste, notamment du point de vue des équipements.

De la soupe aux algues ou une mozzarella nouveau style côtoient la fabrication de polymères sans plastique grâce au travail de bactéries. Cela ne met pas à l’abri d’une compétition internationale intense. Pour ses polymères, eux aussi recyclables, la Chine ne lésine pas sur les investissements.

La promotion économique valaisanne mise beaucoup sur cette recherche de pointe appliquée. Dans le canton, près de dix mille postes de travail sont directement ou indirectement liés à la science. Elle rayonnera aussi dans l’économie locale. Dans l’un des laboratoires sédunois, les chercheurs ont mis au point un processus de détection ultra-fin qui permet de repérer le goût de bouchon dans la dimension nano, avant d’avoir en bouche le liquide rouge ou blanc.

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