#Transmission Seical est une entreprise spécialisée dans le marbre, le terrazzo et le carrelage, désormais entre les mains de Celina Cuoq.
Seical est entre les mains de Celina Cuoq, une jeune entrepreneuse et mère de famille. Celle-ci n’a ni le profil ni l’apparence qu’on associe immédiatement à de telles activités. «Je le sais bien, car il m’est arrivé plus d’une fois d’arriver en vélo sur un chantier et qu’un ouvrier m’indique aimablement que je me trompais de route!», s’amuse-t-elle, bien placée pour excuser ce type de méprise, s’étant elle-même jugée pendant longtemps trop féminine pour reprendre une entreprise du bâtiment, même familiale.
Comme de nombreux émigrants, son père, d’origine portugaise, a travaillé d’arrache-pied pour en faire un outil prospère. Lorsqu’il a commencé à penser à sa succession, le fils aîné s’est profilé comme un repreneur naturel, mais il a finalement préféré saisir une autre opportunité.
Entretemps, Celina Cuoq a pu mener sa propre carrière, se spécialisant dans les ressources humaines, voyageant et rencontrant son mari, également entrepreneur dans le bâtiment. Lorsqu’elle est tombée enceinte de son premier enfant, en 2018, la jeune femme a eu le temps de réfléchir, s’apercevant qu’il manquait quelque chose à son épanouissement personnel. «J’étais dans ma bulle et j’ai eu le privilège de pouvoir examiner la situation sous tous ses angles. Il en est ressorti que si je devais continuer à travailler tout en étant mère de famille, cette activité devait être alignée avec mes valeurs.
Mes expériences dans le cadre associatif ont révélé mon envie profonde d’entrepreneuriat. J’ai eu la conviction de me lancer pour reprendre Seical. Mon père a été enchanté et mon frère ainsi que mon mari m’y ont encouragée», raconte-t-elle.
Alors que d’autres auraient pris peur à la perspective de devoir tout mener de front, elle s’est sentie portée par une nouvelle forme d’énergie, persuadée d’avoir fait le bon choix et certaine du soutien de ses proches. Sur le plan pratique, elle a à la fois dû se plonger dans ce qui fait le cœur de l’entreprise et gérer plusieurs défis.
La question de savoir comment régler de manière équitable le transfert de propriété en sa faveur, et donc de libérer la part en capital à son frère, n’a pas été simple. «Les discussions ont été nourries et nos parents ont essayé d’être le plus juste possible», résume pudiquement la nouvelle directrice, expliquant qu’une fois l’accord trouvé, les relations n’ont rien perdu de leur sérénité. S’en est suivie une période de formation qui a duré entre trois et quatre ans, où son père l’épaule et la présente à tous les clients et collaborateurs comme la future dirigeante bien avant qu’elle-même n’en soit certaine.
«Son attitude a facilité ma prise de poste et mon assurance face à cette situation. Il n’avait aucun doute sur mes capacités, ce qui a sans doute eu un impact sur l’avis des gens, tout en confortant mon assurance personnelle», note-t-elle. De son initiative, elle dit avoir renforcé une certaine convivialité, pour refléter cette dimension d’une entreprise où la confiance est la base. «Nous avons organisé plusieurs rencontres annuelles sous divers formats pour surprendre et animer l’équipe», confie-t-elle. Celina Cuoq s’emploie également à donner une nouvelle dimension à Seical. «Ce domaine est très concurrentiel, puisque j’ai compté près de trois cent entreprises de carrelage actives dans la région genevoise. Nous sommes toutefois parmi les seuls à proposer une prise en charge complète, allant de la pose au polissage, avec un traitement sur mesure et de haute qualité», énumère-t-elle. L’un des plus grands succès de l’entreprise familiale est d’avoir décroché le mandat de rénovation du sol du centre de Balexert, soit près de 14 000 m2. Pendant deux ans, les équipes se sont relayées jour et nuit, le temps de déposer l’ancien marbre pour le remplacer par du marbre de Carrare. Celina Cuoq a choisi de développer le terrazzo, un matériau composé de fragments de marbre et de ciment poli, avec un aspect minéral devenu très tendance. «Notre activité intervient souvent pour les finitions, ce qui me donne l’impression de donner un dernier coup de baguette magique», observe Celina Cuoq.
Evoluant au sein d’une famille d’entrepreneurs, la jeune femme avoue que les discussions à table tournent souvent autour d’histoires de travail. Seule exception, elle se consacre entièrement à ses filles dans un cadre bien défini, ayant organisé sa vie familiale pour que cette passion très prenante n’ait pas d’impact négatif sur celles-ci.
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