Sport: une source d’inspiration pour le management
Grégory Tesnier
Publié vendredi 24 décembre 2021
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#Sport en entreprise Si toutes les réalités du sport ne sont pas transposables dans l’univers économique, certaines pratiques ou méthodes utilisés par les compétiteurs sportifs peuvent l’être.
«Il existe peu de recherches sur la question.» Emmanuel Bayle souligne le faible nombre de sources disponibles si l’on souhaite répondre de façon directe à cette interrogation: est-il pertinent que le management en entreprise s’inspire du monde sportif pour améliorer ses méthodes et ses stratégies? Il met en avant les différents liens qui existent entre le monde sportif et celui de l’économie.
Ces liens peuvent passer par le parrainage publicitaire de compétitions de la part de grands groupes ou même de PME. Ils se concrétisent également dans les services de coaching et d’accompagnement des performances proposés aux entreprises par des sportifs, d’anciens sportifs ou des entraîneurs de haut niveau.
Les pratiques sportives liées à la gestion des groupes et à la création de dynamiques collectives positives constituent aussi des méthodes que les entrepreneurs aiment souvent observer. Emmanuel Bayle note que l’univers du sport constitue un espace intéressant pour l’embauche de nouveaux collaborateurs: engager un sportif d’élite ou un ancien sportif d’élite représente un atout pour une entreprise. Ces collaborateurs possèdent une expertise, un savoir-être et une expérience de vie hors norme. Les employeurs suisses n’exploitent pas assez cette possibilité de recrutement. Emmanuel Bayle rappelle également que le sport, historiquement, s’est fréquemment développé en lien avec la volonté de former et de déterminer les meilleurs dans tel ou tel domaine au sein d’une société; l’histoire des Jeux olympiques ou les pratiques des universités américaines qui mettent beaucoup le sport en avant vont dans ce sens.
Engager des sportifs d’élite
«D’une façon plus générale et au-delà de la problématique du recrutement de sportifs d’élite, les entreprises pourraient davantage s’intéresser aux possibilités d’activités physiques dont peuvent bénéficier leurs collaborateurs. La notion de capital-santé est au centre de ces réflexions. Ce champ d’action est encore sous-dimensionné dans les politiques de gestion des ressources humaines.» Le sport et l’activité physique sont en effet des sources de bien-être individuel et collectif pour les collaborateurs: ils agissent comme un facteur de prévention des maladies, ils améliorent la cohésion des équipes et ils permettent d’atteindre une meilleure productivité, même si ce dernier élément est plus difficilement quantifiable ou généralisable.
La période de pandémie et les confinements ou semi-confinements qui ont eu lieu ces derniers mois sont peut-être l’occasion de repenser la façon de travailler en entreprise. L’organisation des horaires de travail pourrait devenir plus flexible. D’autre part, les facilités offertes aux salariés pour la pratique régulière de différentes activités sportives pourraient être plus nombreuses. Pour Emmanuel Bayle, «ces actions de facilitation peuvent faire partie de la politique de responsabilité sociétale des entreprises. Des partenariats entre le secteur privé et les pouvoirs publics apparaissent comme des solutions à imaginer – avec pourquoi pas des avantages fiscaux à la clé – pour rendre plus simple la pratique d’activités physiques en ville ou aux alentours des sièges de grands groupes ou de PME, de même que pour encourager le bénévolat sportif ou d’autres démarches de ce type. L’activité sportive favorise la cohésion sociale, le bien-être et l’amélioration des performances: ses avantages sont donc multiples et c’est pourquoi il faut l’encourager».
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