Taurus, numériser ses actifs grâce à la combinaison gagnante
Vincent Malaguti
Publié vendredi 02 février 2024
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#Titres Taurus propose de faire passer les titres de sociétés du papier au digital.
Il attire le regard quand on entre dans les locaux de cette fintech. L’échiquier, à l’entrée de la salle de pause de Taurus, est-il le reflet de ses activités? Cet objet est une métaphore parfaite du travail journalier de Sébastien Dessimoz, cofondateur et managing partner de Taurus, et de celui de Victor Busson, son chef marketing.
Au quotidien, Taurus propose de faire passer les titres de sociétés du papier au digital et de permettre ainsi leur échange de manière électronique en utilisant la blockchain. Fondée en 2018, l’entreprise emploie septante collaborateurs en Suisse, à Genève, à Lausanne et à Zurich. Elle dispose également de filiales à Paris, à Francfort, à Dubaï et à Londres. «D’autres vont ouvrir sous peu», assurent Sébastien Dessimoz et Victor Busson.
Un échiquier numérique
Comme aux échecs, la réussite de la tokenisation réside avant tout dans la stratégie adoptée. Identifier la combinaison gagnante, c’est ce que propose Taurus, qui aide ses clients à placer leurs jetons numériques sur le marché, selon leurs besoins. En outre, elle les rend attentif à l’identification de mouvements possibles, le précédent ayant une conséquence sur le suivant. Par la suite, l’idée est de pouvoir amener les détenteurs des tokens à gérer leur partie de manière autonome, et à les échanger plus facilement entre eux. Le tout ne se passe pas sur un plateau bicolore de soixante-quatre cases, mais sur une place de marché règlementée, en ligne: t-dx.com. Parmi les clients renommés de Taurus: QoQa, Vontobel, Swissquote ou Credit Suisse.
Fidéliser les employés
De récents changements de législations en Suisse, apparus au cours des trois dernières années, ont permis un développement plus accru des activités de la fintech. C’est aussi grâce à eux que l’entreprise peut développer des projets avec des partenaires. «Les banques nous sollicitent aussi pour notre coffre-fort numérique, Taurus-PROTECT, afin de sécuriser et gérer la garde des actifs numériques de leurs clients.» C’est le cas par exemple de la Deutsche Bank. «Dans la majorité des cas, ce sont des PME qui font appel à nous», indiquent nos deux interlocuteurs. Elles sont nombreuses à chercher une solution pour leur financement, par exemple. «L’idée est qu’un alignement des intérêts économiques se mette en place», ajoutent-ils.
Certaines sociétés font appel à Taurus pour tokeniser leur capital et permettre de le transmettre plus facilement, notamment dans le cas d’une succession. «Cela évite les pertes d’informations, comme cela peut être le cas avec le papier», complète Victor Busson, avant de rappeler que le processus est réversible. Autre possibilité: tokeniser une société dans le but de mettre en place un plan de participation pour les employés. «Les entreprises en font ensuite un argument pour fidéliser les employés ou recruter», affirment Sébastien Dessimoz et Victor Busson.
Gage de qualité
L’offre de Taurus répond à un besoin. «A l’heure actuelle, il y a une nécessité de rester pertinent auprès des nouvelles générations, avec une gestion intégrale des actifs depuis un mobile.» Elle s’adresse majoritairement à des entreprises disposant du statut juridique de société anonyme. «Pour les sociétés à responsabilité limitée, c’est plus compliqué, car chaque transaction nécessite une modification au registre du commerce», souligne Sébastien Dessimoz. Précision de taille: les sociétés tokenisées restent dans le secteur privé. Comment mesurer la réussite de son travail dans un domaine aussi récent? La réponse est simple: «Le fait que des entreprises de renommée nous fassent confiance demeure, pour nous, le meilleur retour client».
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