#Jardin Suisse Genève L’association a soutenu l’élaboration d’un minuscule jardin botanique autour de deux sapins d’Espagne plantés entre chaussée et trottoir.
Ne cherchez pas la porte d’entrée, un banc à l’ombre, un bassin et encore moins la buvette. Le nouveau jardin botanique de la rue de Saint-Jean, inauguré le 17 juin, est bien trop petit pour cela. Il n’occupe que soixante mètres carrés, sur une petite butte entre la rue et un trottoir. Baptisé Espace Edmond Boissier, il a été créé avec le soutien de plusieurs entités, dont l’association professionnelle Jardin Suisse Genève, les Pépinières genevoises et l’entreprise Ricoter.
Sapin espagnol
«La Ville de Genève a planté deux sapins d’Espagne à la rue de Saint-Jean il y a quelques années», raconte Vincent Compagnon, président de l’association professionnelle Jardin Suisse Genève et directeur des Pépinières genevoises. «Un passionné du quartier a eu l’idée de planter autour des plantes qui lui sont naturellement associées dans leur milieu naturel.» Un groupe d’habitants s’est réuni autour de la Maison de Quartier de Saint-Jean et l’association Forum 1203 pour mettre le projet en œuvre. Le sapin d’Espagne a été décrit pour la première fois par un botaniste genevois, Edmond Boissier, au XIXème siècle. «Il en a ramené quelques graines qu’il a offertes à des familles genevoises», poursuit Vincent Compagnon. «On en trouve quelques spécimens dans de vieux parcs, mais ces deux-là sont les premiers en milieu urbain.»
Bonne résistance
Bien que menacé dans son espace naturel, le sapin d’Espagne (abies pinsapo) est une espèce bien adaptée au dérèglement climatique. Il pousse dans les montagnes du Maroc et de l’extrême sud de l’Espagne, à une altitude variant entre 900 et 2100 mètres. Cela lui donne une bonne résistance aux hivers rigoureux et aux longues périodes de sécheresse. La création de l’Espace Edmond Boissier a joui du soutien de plusieurs entités, publiques et privées. L’entreprise Ricoter a fourni du terreau. Jardin Suisse Genève a offert des bons d’achat à faire valoir dans des entreprises membres, grâce au soutien de l’Office de promotion des produits agricoles de Genève. Les Pépinières genevoises ont soutenu le projet en nature. «Nous avons fait don de certaines plantes, avons assuré le transport et prêté du matériel», relève Vincent Compagnon. Cent quatre-vingt-huit plantes de vingt-trois espèces ont déjà été plantées par des volontaires dans une démarche participative et d’autres devraient l’être cet automne. Elles ont été étiquetées et un site internet sera mis en ligne. «On y trouvera des informations sur Edmond Boissier, une description de chaque plante, ainsi qu’une histoire s’y rapportant», promet Pierre Varcher, membre du comité de la Maison de quartier de Saint-Jean.
Espace de réflexion
L’Espace Edmond Boissier se veut aussi une invitation à réfléchir aux effets du dérèglement climatique. «Il montre la manière dont la végétation locale pourrait évoluer», explique Camila Demoneky, spécialiste du développement durable en milieu urbain, participant au projet. Un suivi sera effectué pour voir comment cet écosystème migrant s’adaptera aux conditions genevoises.
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