#Innovation Des financements sont accordés aux entreprises hautement innovantes pouvant plus obtenir de fonds européens depuis la fin de négociations sur l'accord-cadre.
Alors que les PME et les start-up suisses n’ont plus accès aux financements directs du programme Horizon Europe de l’Union européenne, la Confédération a adopté un outil de remplacement. Au lieu de solliciter des fonds européens (outil Accelerator), les PME et start-up pourront demander un financement direct à l’Agence suisse pour l’encouragement de l’innovation (Innosuisse). L’entrée en vigueur du mécanisme a été fixée au 15 avril.
L’avis de James Miners, chargé des programmes start-up et innovation de l’incubateur genevois Fongit.
Quel rôle les financements européens de l’outil Accelerator jouent-ils pour les PME et start-up innovantes?
Un rôle particulièrement important. Ils permettent de financer les innovations de la deep tech. C’est une étape où le capital risque n’intervient pas encore. Il est prêt à assumer le risque industriel et commercial, pas le risque scientifique. Il est donc très utile que des fonds publics le fassent. Or, jusqu’à présent, rien de tel n’existait en Suisse. C’était un vrai manque.
De plus, pour recevoir des fonds de l’outil Accelerator, le projet doit être examiné par des experts de haut niveau. Cela constitue donc un label de qualité européen, qui peut inspirer confiance aux investisseurs.
Des entreprises de la Fongit ont-elles reçu de ces fonds?
Oui, il y en a environ cinq, comme EBAMed (traitement non invasif de l’arythmie cardiaque - ndlr), Terapet (traitement du cancer à l’aide de protons - ndlr) ou Proton (messagerie sécurisée - ndlr). Elles continuent à les toucher, mais il ne sera plus possible à d’autres entreprises d’en solliciter.
Que pensez-vous du mécanisme mis en place par la Confédération?
C’est la meilleure solution de remplacement. Innosuisse a fait ses preuves. Cette agence dispose de mécanismes solides, transparents, d’experts de haut niveau, tant dans le domaine scientifique qu’industriel, fonctionne bien et gère déjà un budget conséquent. Ses analyses sont de très haute qualité. Elle a prouvé pendant la pandémie qu’elle pouvait s’adapter rapidement. Le nouveau mécanisme représentera cependant un gros défi: elle devra doubler le nombre d’analyses qu’elle effectue chaque année.
Ce nouveau mécanisme permet-il de remplacer les fonds européens?
La Suisse dispose d’excellents scientifiques, de start-up et de PME qui tireraient parti du réseau européen. Toutefois, le financement n’est qu’un aspect de la question. L’autre aspect comprend la légitimité que la reconnaissance de ce financement a apporté. Les start-up sélectionnées par l’outil Accelerator ont reçu une «approbation» de leur technologie par la Commission européenne. Elles perdent cela avec ce changement; le mécanisme suisse n’est pas en mesure de la donner. La non-association au programme européen est une opportunité ratée de positionnement stratégique pour les start-up suisses visant le marché global.
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