Un portefeuille de services pour soutenir les efforts de durabilité des PME

La FER Genève lance un nouveau service pour aider les entreprises à devenir plus durables.
La FER Genève lance un nouveau service pour aider les entreprises à devenir plus durables.
Steven Kakon
Publié jeudi 23 mai 2024
Lien copié

#Nouveau service Les entreprises veulent s’engager sur le chemin de la durabilité, mais le manque de temps et d’argent freine leur action, comme l'a montré un sondage réalisé par la FER Genève auprès de 391 entreprises en Suisse romande, dont 30% sont genevoises.

Un sondage de la FER Genève adressé à l’ensemble de ses membres lui permet de lancer un nouveau portefeuille de services pour soutenir les PME en facilitant leur transition vers une économie durable. «C’est en rendant l’exercice financièrement abordable et moins chronophage que l’on peut amener les PME à dépasser les freins, davantage que sur le manque d’expertise, considéré comme un enjeu par seulement 23,8% des répondants», explique David Loquercio, chef de projet Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à la FER Genève. Pour les entrepreneurs, le questionnement autour de ce qu’ils peuvent faire, quand, comment et à quel coût est source de blocage. «Beaucoup sont perdus, ils ne savent pas quoi faire», remarquait le directeur général de la FER Genève, Philippe Fleury, sur le plateau de Léman Bleu. «On en veut pour preuve le fait que si seules 10% des entreprises se déclarent insensibles à la durabilité, à peine 25% ont une démarche en place. Le passage à l’action doit encore être acté pour les 70% qui, bien que sensibles, n’ont pas encore dépassé le stade des actions ponctuelles», poursuit David Loquercio.

La nouvelle offre de services de la FER vise à faire gagner un temps précieux aux entreprises, en indiquant le parcours le plus propice pour intégrer la durabilité dans leurs activités. L’approche permet aux PME de choisir les services qui correspondent à leur niveau de maturité: faut-il commencer par sensibiliser les équipes, peut-on déjà passer à l’état des lieux, a-t-on identifié ses priorités, est-on prêt à passer à l’action? Deux services sont disponibles depuis le 14 mai, à savoir un programme de formation en ligne - une introduction qui permet de mieux comprendre l’interaction entre les dimensions sociales, environnementales et économiques qui fondent la notion de développement durable - et un atelier d’auto-évaluation. Les autres, parmi lesquels un panorama de presse spécialisé sur les questions de RSE et des conseils juridiques en droit de l’environnement, se déclineront jusqu’en juillet, puis d’autres modules suivront à l’automne prochain.

Sensibilisation

A en croire un autre résultat du sondage, les entreprises craignent avant tout les facteurs qui peuvent avoir un impact immédiat sur leur survie (hausse des prix de l’énergie, risque légal et risque de réputation). L’impact physique du changement climatique arrive en bas de la liste des préoccupations des PME. Comment l’expliquer? «Nous avons tendance à réagir aux impacts les plus immédiats, d’autant plus lorsqu’ils ont des conséquences financières. Aujourd’hui, et hormis pour quelques professions – notamment l’agriculture –, le changement climatique n’a pas encore d’impact tangible.» Ce constat amène David Loquercio à considérer qu’un important travail de sensibilisation reste à mener, car certains acteurs n’ont pas pris conscience de l’effet de leurs activités sur le changement climatique et, par effet boomerang, de celui qu’il aura sur leur entreprise. «Nous mettons en avant des exemples de pratiques exemplaires de certains de nos membres pour inspirer l’ensemble des PME», poursuit-il.

A l’heure actuelle, les entreprises privilégient des actions simples et pratiques, telles que la sensibilisation des employés à la durabilité ou à la gestion des déchets. Les résultats du sondage, qui englobent les réponses d’entreprises de différentes tailles et origines, livrent un résultat qui peut paraître surprenant: 53,6% d’entre elles n’ont pas prévu de réaliser un diagnostic RSE, une action pourtant considérée comme le premier pas pour une démarche solide. David Loquercio relativise la portée du résultat: «Pour les plus petites entreprises, qui représentent 40% des répondants, la pertinence d’un tel exercice est plus limitée. Si la question de développement durable fait sens, l’acronyme RSE reste relativement obscur».

Autre constat de l’enquête: la taille de l’entreprise est un aspect fondamental dans le rapport à la durabilité, bien plus que le critère régional. «Les petites entreprises, qui ne sont pas sous la loupe des autorités ou de la société civile, ont le sentiment de ne pas avoir d’impact sur l’environnement, contrairement aux plus grandes entités, davantage exposées à un risque de réputation.»

Rôle de la FER

Autre conclusion du sondage: plus l’entreprise est grande, plus le sentiment que la FER a un rôle à jouer est fort. «Les plus grandes entreprises ont emprunté le chemin de la durabilité il y a longtemps, pour des questions juridiques, légales et de clientèle», remarque Philippe Fleury. En effet, «plus une entreprise est grande, plus elle a un risque de réputation et est soumise à des exigences légales, ce qui explique son avance. Si elles n’ont pas besoin de la FER pour leurs propres efforts, elles sont confrontées au défi des exigences liées à la décarbonation et à la mise en conformité de leur chaîne de valeur. C’est ici que l’initiative de la FER répond à la fois au désir d’agir des PME et au souhait des multinationales d’accompagner leurs fournisseurs vers une économie plus durable».

insérer code pub ici