Un trio d’associés dynamise l’imprimerie centenaire Chapuis
Une nouvelle machine offset huit couleurs permet de réaliser toute la production à l’interne.
Flavia Giovannelli
Publié vendredi 07 octobre 2022
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#Imprimerie L'entreprise Chapuis est connue pour ses travaux de haut de gamme. Elle appartient désormais au groupe Prestige Graphique.
A Plan-les-Ouates, c’était journée portes ouvertes à l’imprimerie Chapuis, le 22 septembre dernier, à l’occasion du centenaire de l’entreprise. Dans cette branche, passer un tel cap n’est pas courant, surtout en Suisse et particulièrement au cours de ces dernières années, où les difficultés structurelles se sont multipliées. Certains acteurs, présents de longue date, ont dû fermer leurs portes, principalement à cause de la concurrence étrangère et de l’envol des prix des matières premières sur fond de coûts fixes élevés. Un phénomène global que Roger Moses, entrepreneur en série, connaît bien, puisqu’il s’est forgé une réputation en reprenant des entités actives dans des secteurs en perte de vitesse. Ses objectifs: les restructurer pour sauver des emplois locaux, tout en faisant remonter le chiffre d’affaires.
Après avoir créé une chaîne d’environ vingt-cinq boulangeries à Genève, sous le nom de Prestige Gourmand, Roger Moses a appliqué les procédés entrepreneuriaux dans le domaine des arts graphiques. En rassemblant depuis 2016 sous un même toit les compétences et le personnel de sept entités, principalement des imprimeries, mais aussi un relieur et une société d’édition, les nouveaux propriétaires ont ainsi pu diminuer les coûts fixes et rationnaliser les opérations. «Je viens du monde de la fiduciaire, et à ce titre, j’ai eu l’occasion d’approcher l’ancien patron de l’imprimerie Chapuis, un monsieur qui avait un grand talent de leadership, mais qui voulait prendre sa retraite. C’est ainsi qu’avec Olivier Chaponnière et Robin Luisier, nous avons pris la décision de lui faire faire une offre. L’affaire a été conclue en 2019», résume-t-il.
Historiquement, l’imprimerie Chapuis a acquis une solide réputation de spécialiste de travaux de haut de gamme, comme la dorure ou la gravure. Ses principaux clients sont soit des collectivités publiques, lorsqu’elles veulent communiquer sur des événement sportifs ou culturels, des marques de luxe, surtout dans l’horlogerie ou de grandes institutions pour des plaquettes, cartons d’invitation et autres brochures qui offrent le meilleur de la tradition et du design. «Nous avons choisi de garder le nom de Chapuis pour la nouvelle structure», confirme Roger Moses, «car ce nom est solidement implanté auprès de clients fidèles. Il est en outre synonyme de très grande qualité, de sérieux et de fiabilité».
Parc des machines revu
Le développement a également impliqué une évolution très importante du parc des machines et du site de production. Lors des portes ouvertes, les visiteurs ont par exemple pu admirer les capacités de la nouvelle machine offset huit couleurs, permettant de réaliser toute la production à l’interne. Partenaires et clients se sont surtout attardés devant une machine ancienne, rarissime, qui permet de réaliser en un seul passage de la dorure-gravure.
Aujourd’hui, le groupe Prestige graphique compte environ cinquante collaborateurs – dont vingt se trouvent à Lausanne et en comptant ceux qui appartenaient à l’imprimerie Chapuis à l’origine.
La fusion s’est bien passée, selon Roger Moses, favorisée par la complémentarité des entreprises d’origine. Même la période du Covid a permis de resserrer des liens pour faire face à un ennemi commun. En effet, lors de la pandémie, toute la communication événementielle des acteurs du luxe s’est arrêtée brutalement. Il a donc fallu passer ce cap et attendre la reprise grâce à des réductions de l’horaire de travail pendant la période la plus difficile.
Aujourd’hui, Roger Moses se dit confiant dans la capacité de ses équipes à surmonter les crises, en espérant tout de même ne pas en enchaîner trop. Celle qui se profile actuellement l’a incité à prévoir une stratégie en cas de mesures restrictives qui frapperaient l’entreprise, grosse consommatrice d’électricité par nature. Une perspective qui n’empêche toutefois pas la direction de Chapuis de se projeter dans son nouveau siècle d’existence.
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