Flavia Giovannelli Journaliste Publié vendredi 23 juin 2023
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Pendant longtemps, il a été de bon ton, pour les agences de communication, de revendiquer une vision à 360 degrés. Ainsi, affirmaient les stratèges, rien ne leur échapperait.
Mauvaise nouvelle: cet argument est dépassé. Bonne nouvelle: nous savons désormais qu’il faut non seulement regarder autour de soi – c’est-à-dire à 360 degrés – mais qu’il s’agit de faire de même au-dessus de sa tête et au sol, afin de ne négliger aucune menace ou opportunité.
Or, réaliser une telle performance gyroscopique dans des délais courts dépasse le potentiel humain. Cela ne devient possible qu’avec le recours à l’intelligence artificielle.
Celle-ci va nous permettra d’évaluer en temps réel le potentiel d’une action donnée, en regardant à 1080 degrés (soit 360° multiplié par trois). Le champ des possibles s’est d’autant plus élargi que le brassage des données, dans toutes leurs dimensions, favorise l’émergence d’innombrables solutions, y compris celles qui sont antithétiques – c’est-à-dire celles que notre cerveau, avec ses biais cognitifs, n’aurait pas pris en compte.
Faut-il se méfier d’une telle puissance? Depuis l’arrivée concrète de Chat GPT et autres logiciels semblables, les performances de l’intelligence artificielle sont testées, évaluées, décortiquées et parfois critiquées. Cela se comprend, car toute disruption technologique implique des changements brutaux. Il nous faut cependant rester lucides. L’avenir qui se dessine est celui où tout devient information; et l’intelligence artificielle va transformer notre relation à l’information. En d’autres termes, ceux qui n’intègrent pas l’intelligence artificielle seront les analphabètes de demain. Par conséquent, cette technologie doit faire partie de chaque plan stratégique, de chaque organisation, car elle groupe de multiples dimensions, de l’automatisation de la main-d’œuvre à la transformation numérique, en passant par les processus commerciaux quotidiens et la veille stratégique.
Cela ne signifie pas que nous devions la subir sans l’accompagner. Au contraire, il faudra être très attentifs à ce déploiement et ne pas se faire prendre de vitesse par la technologie, comme nous l’avons connu lors de l’arrivée des GAFA.
Evitons d’être amenés à dire un jour qu’il est trop tard. Commençons déjà par essayer de cerner les risques, si possible à 1080 degrés.
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