Vivre de son ikigai, mode d’emploi

Vincent Malaguti
Publié jeudi 08 février 2024
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#Mangas Deux amis ont ouvert librairie de mangas. Il y vivent de leur passion commune pour ce style de bande dessinée japonaise.

S’ils étaient des héros de bande dessinée, Damyan Kristof et Gregory Sinz seraient sûrement Astérix et Obélix, pour leur côté inséparable.

Les deux entrepreneurs genevois partagent un autre point commun avec les deux personnages: celui d’être tombé dans une potion magique étant petit, celle du manga. Aujourd’hui, ils travaillent comme des Romains pour faire de leur librairie de manga spécialisée une référence du secteur.

Alors qu’ils font face à une forte concurrence, notamment des grandes chaînes, ils disposent d’un atout: avoir trouvé leur ikigai. «Ce terme japonais représente l'équilibre de vie: quand ce pour quoi on se passionne, ce pour quoi on est payé, ce pour quoi on est doué et ce dont notre environnement a besoin se rejoignent», expliquent les deux fondateurs d’Ikigai Manga Shop, basé dans le quartier des Pâquis.

Une histoire d’humains

Leur entreprise a été mise en avant dans le cadre de la semaine de l’entrepreneuriat. La recherche de l’ikigai n’est pas qu’une utopie, mais une quête atteignable, si elle est bien préparée. Damyan Kristof et Gregory Sinz ont suivi des formations pour créer leur entreprise, avec l’accompagnement de la Fondetec, qui accompagne les entreprises dans leur phase de lancement. «Il ne faut cependant pas négliger le facteur chance», avertissent-ils.

Hasard du destin ou non: elle a frappé à leur porte à deux reprises. La première lorsqu’ils se sont rencontrés au collège, il y a vingt ans. Damyan avait offert un manga à Grégory, le faisant définitivement plonger dans cet univers, scellant la suite de leur amitié. Les années passant, Damyan devient graphiste-game designer. Gregory se tourne vers la profession de technicien en radiologie. Un poste qu’il exerce aux Hôpitaux universitaires de Genève.

Alors qu’ils se posent des questions sur leur avenir professionnel, l’idée d’ouvrir ensemble une librairie spécialisée dans les mangas émerge. Celle-ci ouvre en septembre 2023.

«Ne jamais oublier que tout dépend de nous»

L’atteinte de l’ikigai se concrétise dans ce manga shop, avouent-ils. Un lieu qui se divise entre vente et événementiel, avec une volonté d’immersion et de dépaysement. Plus de cinq mille références sont proposées, des grands titres à la sélection des coups de cœur. La librairie est accessible aux personnes à mobilité réduite et tournée vers l’écologie. Au lieu de sac en plastique, la librairie propose des furoshiki, des sacs en tissus fabriqués selon une technique japonaise de pliage.

«Notre volonté est d’offrir quelque chose de particulier. Actuellement, nous n’avons pas l’impression de travailler, plutôt de vivre de notre passion.» Quel conseil donnent-ils à une personne voulant trouver son ikigai? En dehors des aspects financiers et administratifs, comme une bonne gestion du budget et une excellente agilité, Damyan Kristof et Gregory Sinz suggèrent la chose suivante: «Ne jamais oublier que dans la recherche d’ikigai, tout dépend de nous. Il faut savoir rester authentique et mettre son égo de côté».

«Ikigai manga shop a permis de nous retrouver», concluent-ils, d’un regard appuyé l’un vers l’autre, laissant à penser qu’il faut comprendre ces mots sous l’aspect professionnel, amical et personnel.

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