Projet de bus à haut niveau de service: des commerçants expriment leurs doutes
Steven Kakon
Publié lundi 08 septembre 2025
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#Mobilité
Livraisons menacées, bouchons: à la rue de Lyon, les commerçants que nous avons rencontrés s’inquiètent du projet de bus rapide Genève-Vernier- Zimeysaver.
Une nouvelle voie de bus à l’avenue de Châtelaine et à la rue de Lyon? Les associations des professionnels de la route et des commerçants n’en veulent pas.
Réunies au sein de RouteGenève, l’Association suisse des transports routiers section Genève et la Nouvelle Organisation des Entrepreneurs ont déposé un recours le 20 août dernier contre le projet de bus à haut niveau de service Genève-Vernier-Zimeysaver auprès du Tribunal administratif de première instance.
L’action en justice annoncée deux jours plus tard en conférence de presse vise principalement les réaménagements prévus à l’avenue de Châtelaine et à la rue de Lyon, axe faisant partie du réseau primaire et déjà très engorgé. Le réaménagement prévu prévoit la création d'une nouvelle ligne de bus en site propre, ce qui impliquerait la suppression d'une voie de circulation. Le projet prévoit en plus de supprimer des places de stationnement et de réduire la vitesse à 30 km/h.
Résultat, selon les recourantes: une aggravation de la congestion du trafic, déjà perturbé par les multiples chantiers en cours et l’impossibilité pour les entreprises de transports de s’arrêter sur l'entier des axes réaménagés. Cela va inévitablement pénaliser les commerces, les restaurants et les habitants du secteur, ainsi que les entreprises de transports et leurs collaborateurs. «Les entreprises devraient faire face à des délais de livraison plus longs et donc à des coûts supplémentaires, avec des répercussions sur les prix», relève Robert Angelozzi, avocat des recourantes.
Le recours porte sur la proportionnalité de la mesure, sur l'entrave à la liberté économique, sur la hiérarchie des réseaux ainsi que sur le libre choix des transports.
«Catastrophique»
Cap sur la rue de Lyon, pour prendre la température chez les commerçants. «Ce serait un problème pour nos livraisons», concède Aurélie, employée dans une entreprise d’encadrement. «Avec les bouchons, nous sommes déjà obligés de nous faire livrer très tôt le matin ou tard le soir. Si la livraison prend plus de temps, nous payons le surplus, nous ne la facturons pas au client.» Même son de cloche du côté de Paolo, horloger: «Réduire les voies? Ce serait catastrophique. Depuis Châtelaine, on peut faire une heure de route pour arriver ici!».
Au tour du responsable d’une pharmacie d’exposer ses doutes sur le projet: «Nous sommes livrés la nuit, et nos livreurs viennent de Lausanne. Dans ce sens ça va, mais en venant de l’autre côté, c’est déjà un gros problème actuellement», affirme-t-il. L’homme résume la situation avec le sourire: «le bus pourrait me ramener du monde, mais aussi me faire perdre des clients qui viennent en voiture». La réduction de la vitesse à 30km/h ne fait pas l’unanimité, mais certains y voient un aspect positif pour la sécurité: Paolo admet que «ce serait une bonne idée, car ici, beaucoup de conducteurs roulent trop vite, surtout les motos. J’ai vu des gens se faire écraser!». Aurélie partage ce constat: «j’ai vu de nombreux accidents depuis que je travaille ici».
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