#Tourisme Les défis de la branche touristique sont nombreux. Des solutions existent, mais encore faut-il savoir lesquelles choisir. Un forum a fait le point.
Le tourisme helvétique est confronté à un grand nombre de défis majeurs qui l’obligent à revoir son fonctionnement. Que l’on songe seulement au changement climatique pour mesurer l’ampleur de la tâche.
Il y en a d’autres que le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) a retenu comme sujets de discussion pour son Forum Tourisme Suisse, qui s’est tenu fin novembre à Berne et auquel ont pris part quelque cent cinquante professionnels de la branche. Travaux en groupe, séances plénières et tables rondes leur ont permis de traiter dans le détail, outre la question climatique, la transformation numérique et l’acceptation du tourisme par la population. Si tout le monde s’accorde sur l’identification des problèmes, le choix des solutions et leur mise en œuvre révèlent les réelles difficultés. Ainsi, le changement climatique et les périodes de forte affluence incitent la plupart des destinations à travailler de manière plus approfondie sur la saisonnalité, à savoir un tourisme quatre saisons susceptible d’assurer une meilleure répartition de la fréquentation. Il y a de quoi faire: sur l’ensemble de l’année une chambre d’hôtel sur deux est inoccupée, a rappelé Martin Nydegger, directeur de Suisse Tourisme.
Un nouveau modèle d’exploitation demande toutefois passablement d’adaptations, notamment administratives et contractuelles, tout en augmentant le risque entrepreneurial. Comment tenir son budget lorsqu’on a tout mis en place pour allonger la saison automnale et que la météo n’est pas de la partie, alors qu’elle l’était l’année précédente? Une plus grande souplesse dans l’application de tels essais a été suggérée. Si le surtourisme n’atteint pas encore en Suisse des valeurs alarmantes, les pics de fréquentation sont bien là, ce qui a rappelé qu’un meilleur étalement des vacances scolaires, toujours aussi crucial, reste un vœu pieu.
La transition numérique soulève aussi de nombreuses interrogations. Une parmi d’autres: quels types d’informations faut-il rassembler pour élaborer les stratégies touristiques? Toujours très utilisée, la récolte des nuitées, par exemple, ne suffit pas davantage. La complexité du sujet rend les collaborations incontournables. Est-ce à l’Etat d’endosser un rôle de chef de file? Aux régions? Aux cantons, comme aux Grisons, où GRdigital pilote la transformation numérique pour tous les secteurs de l’économie, ou aux entrepreneurs eux-mêmes? En mouvement permanent, la technologie propose des réponses innovantes.
Les enseignements tirés de ce forum, douzième du nom, serviront au renouvellement de la stratégie touristique de la Confédération prévue d’ici à 2026. A l’issue de la journée, Martin Saladin, nouveau responsable de la promotion économique du SECO, et Richard Kämpf, responsable de la politique du tourisme au SECO également, ont relevé avec satisfaction que l’Etat conserve son rôle subsidiaire, car l’esprit entrepreneurial reste le moteur de la branche touristique.
Liberté entrepreneuriale
Bien que la collaboration soit devenue quasi indispensable, le tourisme ne se laisse pas fédérer facilement en raison de la diversité de ses acteurs et de leurs activités. Des progrès notables ont cependant été faits. Jürg Schmid, l’ancien directeur de Suisse Tourisme, aujourd’hui consultant, l’atteste. Pour lui, la «branche travaille relativement bien ensemble». Les plateformes où elle peut le faire ne manquent pas, à l’image de la Conférence des directeurs d’office du tourisme régionaux de Suisse ou de la Fédération suisse du tourisme. Un problème se pose toutefois assez fréquemment: à qui revient la responsabilité de fédérer les prestataires pour obtenir une meilleure efficacité? Une organisation, une autorité régionale, cantonale, communale? Mais encore faut-il rappeler, comme le fait Jürg Schmid, que ce sont des entrepreneurs qui font vivre la branche et qu’ils ont le loisir de collaborer ou non.
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