A la pointe de l'immersion virtuelle

Genève 1850. Rafraîchir ses connaissances historiques ou parfaire une éducation sur un mode ludique: c’est également l’objectif du projet sur l’Escalade que développent les concepteurs d’Artanim.
Genève 1850. Rafraîchir ses connaissances historiques ou parfaire une éducation sur un mode ludique: c’est également l’objectif du projet sur l’Escalade que développent les concepteurs d’Artanim. Dreamscape
Flavia Giovannelli
Publié vendredi 31 mars 2023
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#Réalité virtuelle Caecilia Charbonnier veut nous faire vivre l’Escalade de 1602.

Dreamscape Immersive a été fondée en 2017 par des experts de la réalité virtuelle, et sa cofondatrice, Caecilia Charbonnier, est heureuse. Après avoir séduit les studios d’Hollywood et Steven Spielberg, cette jeune entrepreneure a ouvert des salles dans le tout nouveau Confédération Centre, fraîchement rénové. Elle y accueille un public de tout âge, facilement séduit par ses univers magiques. A l’ouverture, trois aventures leur étaient proposées: Genève 1850, pour une plongée dans l’histoire, Dragons et Alien Zoo pour des scénarios rappelant certains succès de cinéma.

Depuis peu, la nouvelle aventure s’appelle La Forêt Mécanique. Elle vient d’être lancée en partenariat avec Audemars Piguet. Grâce aux compétences des horlogers du Brassus, de plusieurs as des technologies de pointe et des scénaristes de Dreamscape, les participants sont irréellement plongés dans une nature qui rappelle celle d’Alice au pays des Merveilles. Leur défi? Réparer le temps, faute de quoi les saisons seraient détraquées. «Ce projet illustre bien les progrès qui ont été faits pour rendre les expériences encore plus troublantes de vérité», s’enthousiasme Caecilia Charbonnier. Il est difficile de la contredire, puisqu’on ressort étourdi et ébloui de cette immersion d’une vingtaine de minutes.

Dans la ligne de ce que propose Dreamscape, ce divertissement de haut de gamme s’adresse à tout le monde, quel que soit l’âge et les goûts, grâce à deux atouts majeurs: le savoir-faire technologique helvétique, ainsi qu’une narration capable de rivaliser avec les meilleurs scénarios d’Hollywood. «Les producteurs américains ont été étonnés de découvrir que nous étions aussi capables de proposer une histoire crédible et prenante», confirme Caecilia Charbonnier, qui se destinait principalement à la capture de mouvements anatomiques lorsqu’elle a fondé le laboratoire Artanim, qui développe la technologie utilisée par Dreamscape.

Or, elle s’est rapidement aperçue que le potentiel était encore plus prometteur dans la branche du divertissement. Aujourd’hui, sachant qu’il est possible de se déplacer dans la salle pendant l’expérience sans être entravé par un lourd équipement, le jeu a de quoi séduire. Le plus intéressant est de le vivre en petit groupe pour se découvrir mutuellement sous forme d’avatars animés. «Notre plateforme permet au public d’interagir avec ses cinq sens, par exemple de tendre la main pour toucher un objet virtuel, qui va générer une certaine sensation», explique Caecilia Charbonnier. Coups de vent, gouttelettes d’eau et odeurs (le crottin de cheval dans Genève 1850!) font que les gens se sentent vraiment transportés.

Honneur à la belle Escalade

Dreamscape a ouvert plusieurs salles à Los Angeles, Ryad et Dubaï, qui attirent les foules. L’entreprise a aussi instauré plusieurs partenariats qui se situent à la frontière entre le divertissement et l’apprentissage, notamment avec des universités américaines.

Genève est le premier site ouvert en Europe et Caecilia Charbonnier savoure le fait de pouvoir y tester des formules au plus près du lieu de création. Les équipes d’Artanim qui ont déjà développé Genève 1850 travaillent actuellement sur un projet bien du cru, soit la bataille de l’Escalade, survenue dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602. Le projet devrait sortir autour de cette fin d’année. Là encore, le but est de rafraîchir ses connaissances historiques ou de parfaire une éducation sur un mode ludique. «Nous nous sommes beaucoup appuyés sur les ressources de la Compagnie 1602, à la fois pour la vérification et la logistique, comme le prêt de costumes ou d’armes de l’époque», explique la directrice d’Artanim et Dreamscape, qui brûle d’impatience d’en voir la concrétisation.

Si la recette du succès dépend du savoir-faire de toutes les personnes impliquées, le financement reste le nerf de la guerre. En toute transparence, Caecilia Charbonnier précise: «L’Escalade implique un budget de plus de 800 000 francs et, à l’heure actuelle, nous cherchons encore 250 000 francs, qu’il faudrait trouver si possible avant l’été». La direction doit donc multiplier les pistes pour boucler son tour de table et compte notamment sur des partenariats et des sponsors. Dreamscape espère aussi que de nombreuses entreprises auront envie de proposer des moments festifs ou autres teambuilding en privatisant les lieux. En tant qu’ancienne joueuse de tennis de haut niveau, Caecilia Charbonnier n’a jamais peur de monter au filet.

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