Arnaud Bürgin, nouveau directeur général de la FER Genève

Arnaud Bürgin, nouveau directeur général de la Fédération des Entreprises Romandes.
Arnaud Bürgin, nouveau directeur général de la Fédération des Entreprises Romandes. Photo VD/ER
Flavia Giovannelli
Publié jeudi 05 juin 2025
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#FER Genève La FER Genève a un nouveau directeur général.

Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre les rênes de la FER Genève?

La FER Genève est une organisation économique d’envergure, unique en son genre. Ce n’est pas une faîtière traditionnelle: elle groupe à la fois des membres individuels et des associations, avec une grande diversité de profils. Sa structure est complexe, notamment parce qu’elle héberge des institutions sociales soumises à une réglementation stricte, qui exige des compétences pointues. La FER Genève rayonne aux niveaux cantonal et national. On ne mesure pas toujours son poids, tant en termes de représentativité que de services développés au fil des années.

Sur le plan personnel, qu’est-ce qui vous motive?

Avant tout, j’ai beaucoup d’affection pour cette maison que je connais bien et pour les personnes qui y travaillent. C’est une aventure humaine riche que je suis très heureux de poursuivre. Je suis également très attaché à la relation avec nos vingt-neuf mille membres. J’ai un principe qui me tient à cœur: les traiter tous de manière équitable, les soutenir, les accompagner et, surtout, ne jamais leur faire concurrence. Ma deuxième motivation, c’est l’action. Je veux être leur porte-voix, œuvrer à leurs côtés pour leur apporter des réponses concrètes.

Quel est votre état d’esprit à l’heure actuelle?

Je ressens pleinement la responsabilité qui m’incombe, vis-à-vis de nos membres comme de nos collaborateurs. J’arrive après une période d’incertitude qui a tranché avec la stabilité du passé. Or, l’histoire de la FER Genève montre combien cette constance est essentielle, tout comme le besoin d’une stratégie claire. Cela s’avère encore plus vrai aujourd’hui, dans un monde qui exige réactivité et vision à long terme. Je ressens aussi beaucoup de gratitude à l’égard de la délégation qui a géré l’intérim et qui a mené la Fédération de manière rigoureuse - et particulièrement envers Ivan Slatkine, son président, qui s’est fortement impliqué pour garantir la continuité des prestations et rassurer les équipes.

Quelles sont vos priorités et votre vision?

Une de mes premières priorités est interne: prendre soin de nos collaborateurs, qui sortent d’une période de transition et qui doivent composer avec de nombreux bouleversements - qu’ils soient numériques, écologiques ou économiques. Il est désormais essentiel de tracer une direction claire et de faire en sorte que chaque décision contribue aux objectifs collectifs. En parallèle, j’accorderai une attention particulière aux besoins de nos membres qui évoluent dans un environnement de plus en plus incertain et qui affrontent quotidiennement de nouveaux défis. Il faut être capable de répondre à deux temporalités: celle de l’urgence - avec des crises comme la pandémie, la guerre en Ukraine, les pressions sur le franc fort ou les mesures douanières américaines - et celle du long terme. Cette réalité nous impose une agilité croissante. Les enjeux locaux ne doivent pas non plus être négligés. Au-delà de l’actualité, il faut maintenir le cap sur les transformations déjà engagées, qu’elles soient écologiques, démographiques ou d’une autre nature. Le tissu économique genevois m’a offert une formation de très haute qualité et la possibilité de vivre de belles expériences professionnelles. Je souhaite que cela reste possible pour les générations futures.

Quelles sont vos relations avec les autorités politiques?

Il est nécessaire de travailler avec les pouvoirs publics, mais sans complaisance. Je n’hésiterai pas à jouer le rôle de contre-pouvoir en relayant les préoccupations de nos membres et en défendant leurs intérêts. Prenons l’exemple des chantiers en ville: nous devons exiger une meilleure coordination et veiller à ce que ces travaux, bien que nécessaires, soient planifiés de façon à ne pas paralyser la vie économique et sociale.

Qu’en est-il du partenariat social?

J’y suis très attaché. C’est l’un des fondements de la FER Genève. Mais je constate que le dialogue social est devenu plus difficile ces dernières années, notamment depuis l’introduction du salaire minimum. En légiférant sur cette question essentielle, on a pu donner aux syndicats le sentiment qu’ils avaient moins besoin de s’asseoir à la table des négociations. Pourtant, pour que l’économie fonctionne bien, il est indispensable d’y associer tous les acteurs. Il reste encore de nombreux sujets sensibles à traiter.

La FER Genève a initié un important changement de culture d’entreprise pour renforcer sa marque employeur. Qu’en pensez-vous?

Je suis enthousiaste. J’aime le changement et je me réjouis de cette transformation. Il s’agit avant tout d’installer une culture du travail en phase avec les attentes actuelles. Le monde se numérise, les besoins de nos membres et partenaires évoluent, ceux des collaboratrices et des collaborateurs aussi. Cette évolution permettra de renforcer la proximité avec les équipes et la transversalité.

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