Coller au plus près de la réalité

La nouvelle identité de Suisse Tourisme reflète une stratégie en phase avec la réalité du terrain.
La nouvelle identité de Suisse Tourisme reflète une stratégie en phase avec la réalité du terrain. Photo Suisse Tourisme
Miroslaw Halaba
Publié le lundi 13 mai 2024
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#Tourisme Suisse Tourisme a présenté sa nouvelle marque aux professionnels de la branche. La plateforme nationale de marketing touristique colle aux réalités du terrain.

Débauche de couleurs, effets audiovisuels, compte à rebours. Rien ne manquait pour présenter avec grandeur, il y a quelques jours à Palexpo, la nouvelle identité de Suisse Tourisme (ST). Fini la fleur dorée de 1995, place à un logo portant le nom de du pays en anglais et la croix suisse à la place du T de Switzerland. La nouvelle image que la plateforme nationale du marketing helvétique diffuse désormais à l’attention des hôtes étrangers et suisses est ainsi bien dans l’air du temps, au même titre que ses activités. Les quelque mille cent professionnels de la branche, réunis durant deux jours à l’enseigne de la Journée suisse des vacances – 26ème du nom – ont eu la preuve de cette cohérence avec le détail de la stratégie de marketing de ST.

Sur l’ensemble de l’année, la capacité hôtelière du pays est occupée à un peu moins de 50%. Il y a donc des possibilités de mieux répartir les flux touristiques en fonction des saisons, de mieux les piloter et, partant, de donner aux hôtes les moyens de mieux voyager. Comme l’a souligné Corinne Genoud, responsable des marchés ouest, «nous n’enlèverons rien à personne», mais en peaufinant les messages, en mettant l’accent sur des régions moins connues, les responsables des marchés – ST compte trente-six bureaux dans vingt-trois marchés – devraient parvenir à lisser la fréquentation. L’automne présente, à ce propos, un grand potentiel de développement.

Etre prêt pour l’avenir

Placée sur le titre Ready for tomorrow, cette manifestation annuelle d’information et d’échange a tout naturellement été consacrée en grande partie à l’usage de l’intelligence artificielle (IA). Un récent sondage a montré que 56% des acteurs touristiques helvétiques travaillent régulièrement avec cette technologie. Autant dire qu’il convient de l’apprivoiser au plus vite afin d’être «prêt pour demain». Comme plusieurs intervenants l’ont dit: cela ne doit cependant pas se faire à n’importe quel prix, surtout dans le tourisme, où l’authenticité, les émotions et les relations humaines sont cruciales. Ainsi, soucieuse de pallier les généralisations et les réponses parfois erronées des instruments génératifs de contenu, ST s’est lancé dans le développement d'un chatbot destiné à la branche. Basé sur les données touristiques pointues internes, ses réponses permettent d’affiner la promotion en fonction du goût des destinataires et de leur provenance. L’IA n’est pas de la magie, ont lancé les experts. Elle nécessite beaucoup de travail de préparation, elle emploie les mathématiques. Comme les flux touristiques, elle doit être pilotée pour éviter des problèmes. Elle doit être un moyen d’améliorer la créativité. Les usages pertinents de l’IA pour le tourisme ne manquent pas: adapter les chatbots au public cible, personnaliser les berceuses pour les petits hôtes, prévisualiser des vacances. Les intervenants ont toutefois insisté sur les émotions que ces messages doivent susciter et dont la création est toujours l’apanage de l’être humain. Doit-on rappeler qu’il vaut mieux être intéressant et spontané que trop factuel? ST colle aussi à la réalité du terrain en soutenant la promotion du programme national pour la durabilité dans le tourisme. Swisstainable a déjà séduit 2613 prestataires. Et le cap de 5000 à 6000 adhérents est réaliste, a estimé André Hefti, directeur du marketing de ST.

Le monde en situation difficile

Le tourisme ne vit cependant pas uniquement dans un monde de rêve. Le directeur exécutif du Forum économique mondial de Davos est venu le rappeler. Alois Zwinggi a relevé la situation difficile et complexe dans laquelle se trouve le monde, marquée par la perte de confiance à de nombreux niveaux. Pour lui, la période de paix qu’a connu notamment l’Europe au cours des vingt à vingt-cinq dernières années est terminée. Tant le directeur de ST, Martin Nydegger, qui l’interviewait, qu’auparavant la directrice générale de l’Office des Nations unies à Genève, Tatiana Valovaya, ont cependant apporté un peu d’optimise en relevant le rôle social et économique que joue toujours le tourisme dans le monde. 

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