#rené rené Je réunis mes deux activités préférées: le travail d'artisan en solitaire et la relation client.
C’est la créativité qui guide Sylvia Magnin-Blondin, jeune entrepreneuse ayant récemment ouvert une arcade dans le vieux Carouge à l’enseigne rené rené, après avoir construit son projet sur plusieurs années. Cette décision représente une nouvelle étape. Elle se réjouit désormais de pouvoir nouer des relations plus personnalisées avec ses clients en cocréant ses réalisations. Sylvia Magnin-Blondin a achevé une formation à la HEAD en design-mode, avant de se tourner vers le travail du cuir, obtenant un CFC en maroquinerie. «J’ai été la première apprentie à pouvoir à nouveau suivre cette formation, qui avait été abrogée en 2006, puis relancée en 2012 sous l’impulsion de Chris Murner, une autre créatrice chevronnée», raconte-t-elle. Sylvia Magnin-Blondin a ainsi pu acquérir les bases du métier, allant du dessin à la production en passant par l’esquisse de gabarit et le travail sur les différentes machines traditionnelles.
En 2016, forte de son expérience, elle a lancé son entreprise, empreinte d’une approche poétique de ce qu’elle considère comme des accessoires essentiels. «J’ai toujours eu une passion pour les sacs. Ce domaine me permet de travailler en restant libre de mes choix du début à la fin du processus», explique-t-elle, enthousiaste dans son nouvel espace de vente.
Auparavant, elle avait développé son projet dans un atelier situé dans un quartier plus anonyme, à La Praille, partageant l’espace avec d’autres entrepreneurs-créateurs. «J’y avais un show-room et je recevais mes clients sur rendez-vous, tandis que d’autres me commandaient des créations à distance, parfois d’assez loin. Rien ne m’obligeait à ouvrir un commerce physique», commente Sylvia Magnin-Blondin. Une certaine routine s’était même installée, avec l’embauche d’une collaboratrice complémentaire à son profil.
Un jour, elle détecte une opportunité inédite, un point de vente auparavant occupé par une chapelière s’étant libéré. Bien que l’endroit soit exigu, il offre plusieurs avantages, notamment sa localisation sur une rue piétonne très fréquentée pour ses nombreuses enseignes de créateurs. De plus, la précédente commerçante avait bien aménagé les lieux, ne laissant à Sylvia Magnin-Blondin qu’à repeindre les murs en blanc, sans autres travaux nécessaires. En franchissant le pas, elle décide de conserver son atelier à La Praille, sachant qu’elle pourra s’organiser de manière flexible entre les deux sites, selon ses besoins.
«Quand j’étais adolescente, j’accompagnais volontiers mon père, maraîcher, sur les marchés du canton et j’adorais le contact direct. Aujourd’hui, je me suis rendu compte que je peux réunir mes deux activités préférées: le travail d’artisan en solitaire et la relation client», résume-t-elle.
Ses créations, exigeantes, sont réalisées avec des matériaux de choix, principalement des peaux de fournisseurs européens qu’elle sélectionne elle-même. Sur place, elle peut réagir au coup de cœur, achetant par exemple des chutes ou des fins de stocks, n’ayant pas besoin de grosses quantités. Son modèle d’affaires, radicalement opposé à celui des grands groupes de mode globalisés, lui permet d’être perfectionniste afin de mieux cerner la personnalité de ses clientes, qui se reconnaîtront dans ses pièces uniques ou fabriquées en édition très limitée.
La prouesse est d’autant plus notable que ses prix restent raisonnables pour du travail artisanal entièrement réalisé en Suisse. En plus des sacs, elle propose de la petite maroquinerie, comme des trousses, des étuis à lunette ou des porte-clés accessibles à tous les budgets. «J’ai appelé mon entreprise rené rené en hommage à mes grands- parents, mais aussi pour évoquer l’art de se réinventer en permanence», précise-t-elle avec le sourire, fière de cet héritage remis au goût du jour.
En autorisant les services tiers, vous acceptez le dépôt et la lecture de cookies et l'utilisation de technologies de suivi nécessaires à leur bon fonctionnement. Voir notre politique de confidentialité.