L’espace de vie enfantine (EVE), qui accueille tous les jours des enfants jusqu’à 4 ans, célèbre ses dix ans le 3 juillet en présence de la direction générale de la FER Genève. Etat des lieux avec Marjorie Nussbaum, sa directrice depuis le 1er août 2024, après y avoir été éducatrice depuis son ouverture.
La crèche fête ses dix ans cette année. Quel bilan dressez-vous?
Le bilan est positif. Les parents relèvent régulièrement le cadre chaleureux de la crèche et leur satisfaction par rapport aux activités et sorties proposées. Notre ligne pédagogique, qui consiste à mettre le bien-être de l’enfant au centre de nos actions, plaît aux parents. Nous avons instauré des horaires libres. Les parents peuvent déposer leur enfant à n’importe quel moment de la journée, car nous voulons leur éviter un stress supplémentaire.
A quelle heure attendez-vous les enfants, le matin?
J’ai travaillé dans plusieurs crèches où l’accueil se fait généralement jusqu’à neuf heures du matin. Il arrive que les parents soient en retard sur cet horaire et reportent leur stress sur leur enfant. C’est pour éviter cela que nous tenons à offrir plus de souplesse. Nous pouvons nous le permettre, car nous sommes une crèche privée.
A quels défis la crèche est-elle confrontée?
Nous avons beaucoup de demandes pour peu de places. La liste d’attente est longue. Il arrive que des familles de la commune de Thônex demandent à avoir une place, mais ils ne sont pas prioritaires face aux membres et aux employés de la FER Genève.
Quel est le tarif pour les membres et les non-membres de la FER Genève?
Les membres bénéficient d’un tarif préférentiel établi sur la base de leurs revenus. Pour les non-membres, le tarif est fixe et est plus élevé que pour les personnes membres.
Les enfants du personnel de la FER Genève sont-ils nombreux?
Nous avons chaque année des enfants de collaborateurs de la FER Genève, mais moins que de membres. Les places en crèche sont rares, et même si l’organisation due à l’éloignement géographique est compliquée, les collaborateurs sont très heureux de pouvoir obtenir une place à L’affaire des petits quand c’est possible.
Combien d’enfants accueillez-vous par jour en moyenne?
Nous accueillions vingt-neuf enfants par jour au maximum, répartis en deux groupes. Les 0-2 ans peuvent être jusqu’à onze et les 2-4 ans, dix-huit. Sachant que nous avons plus d’enfants inscrits, car certains d’entre eux ne viennent pas tous les jours.
Combien de personnes employez-vous?
Nous avons onze employés dans l’équipe éducative composée d’apprentis, d’assistants socio-éducatifs et d’éducateurs et éducatrices de l’enfance, ainsi que deux intendantes de maison.
Sur un plan plus personnel: quel est votre rapport aux enfants?
La situation est particulière, car en tant que directrice, cela fait une année que je ne suis plus au quotidien avec eux. J’ai dû prendre de la distance, mais je maintiens des liens très forts avec les enfants, car je tiens à ne pas être cantonnée à un rôle d’autorité. Je passe souvent dans les groupes. Cela me permet de voir la dynamique et les projets mis en place, mais également une familiarisation des enfants à ma présence afin de garder un lien avec eux.
Certains enfants sont-ils plus difficiles à gérer que d’autres?
Oui, pour certains petits, la vie en collectivité est compliquée. Certains ont du mal à gérer le groupe et l’excitation. Mais nous avons la chance d’avoir plus d’adultes par enfants que ce qui est requis dans loi. La FER Genève offre une meilleure dotation d’encadrement que dans d’autres crèches et l’équipe éducative peut être plus disponible pour les enfants. Par conséquent, nous observons moins de comportements agressifs chez les enfants et pouvons prendre en compte les besoins individuels de chacun d’entre eux.
Pouvez-vous partager une expérience marquante que vous avez vécue avec un ou plusieurs enfants?
Ce qui est gratifiant, c’est de voir l’évolution d’un enfant qui arrive introverti, ne participe pas aux échanges en groupe et qui finit par s’ouvrir aux autres et gagner en confiance en lui. Le voir partir d’ici plus épanoui, avec des bases solides pour ses apprentissages futurs, c’est une vraie victoire. À l’inverse, un aspect plus délicat concerne la gestion des émotions, à la fois celles des enfants et les nôtres, en tant qu’adultes.
Pourquoi?
Nos valeurs personnelles sont parfois bousculées, c’est pourquoi il est primordial de pouvoir se fonder sur des valeurs communes et harmoniser nos pratiques éducatives. Nous échangeons une fois par mois en équipe lors d’un colloque et le projet pédagogique de l’institution nous sert de base commune afin de répondre au mieux à notre mission: soutenir les parents dans leur rôle parental et offrir un lieu sécurisant et stimulant pour chaque enfant qui fréquente notre institution.
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