#Pneus L'abrasion des pneus dissémine chaque année en Suisse entre treize et vingt et une mille tonnes de microplastiques dans l’environnement. La Confédération veut agir.
Il s’agit certes d’un sujet mal cerné, mais une chose est sûre: chaque année, des milliers de tonnes de microparticules provenant de l’abrasion des pneus de véhicules se dispersent dans l’environnement. Un rapport du Conseil fédéral a récemment fait le point1. sur ce sujet. Les connaissances sont actuellement très limitées. Elles se basent en grande partie sur des études réalisées dans les années 1970. Il n’existe notamment pas de méthode unanimement reconnue pour mesurer le problème et les estimations varient. En Suisse, deux études ont tenté de chiffrer la quantité de résidus d’abrasion des pneus. L’une d’elles estime qu’ils rejettent dans l’environnement 1,6 kilo de microplastique par habitant et par an, l’autre 2,5. Cela représente entre treize mille et vingt et une mille tonnes au total. Il s’agit, de très loin, de la principale source de microplastiques disséminés dans l’environnement – environ 90% selon la Confédération.
Plus ou moins toxique
Les particules ont généralement une taille inférieure à quelques millimètres. «Selon le mélange de caoutchouc des pneus, les particules sont plus ou moins toxiques», souligne le Conseil fédéral. Un pneu comprend de nombreuses substances, qui peuvent varier de fabricant en fabricant. Leur composition exacte est considérée comme un secret commercial.
Un quart environ des particules résultant de leur abrasion est récupéré par les systèmes de traitement des eaux de chaussées. Le reste finit dans l’environnement: bords de route, sols, eaux. Leur effet est mal connu. «Il n’est pas encore possible, du point de vue scientifique, de procéder à une évaluation définitive des effets et des risques», lit-on dans le rapport. Les expériences de laboratoire montrent cependant que ces microplastiques entravent la croissance des plantes et sont toxiques pour les organismes aquatiques. On manque d’études pour bien cerner leur effet sur la santé humaine.
Pistes
Le Conseil fédéral propose plusieurs pistes de solutions: réduire l’abrasion à la source en adaptant les méthodes de fabrication, améliorer le captage des particules sur la chaussée ou intensifier les travaux d’entretien. «Il est en outre très important de développer une méthode standardisée et internationalement reconnue pour quantifier l’usure des pneus des voitures et des camions», ajoute-t-il. «C’est en effet la seule façon de comparer de manière fiable les résultats des différentes études et de définir des valeurs limites.» Des discussions sont en cours au niveau européen. Les conducteurs peuvent également contribuer à limiter l’abrasion des pneus de leur véhicule en adoptant quelques bonnes pratiques (lire l’encadré).
1 Résidus d’abrasion des pneus, source la plus importante de microplastiques. Mesures de réduction. Rapport du Conseil fédéral en réponse au postulat 19.3559 Schneider Schüttel du 06.06.2019.
Ce que les détenteurs de véhicules peuvent faire
De bonnes pratiques peuvent contribuer à réduire l’abrasion des pneus.
Adopter la conduite écologique, selon les principes d’EcoDrive (ecodrive.ch).
Vérifier régulièrement la pression des pneus.
Régler correctement la géométrie d’essieu.
Eviter de charger inutilement les véhicules.
Choisir des pneus moins sujets à l’usure – le TCS, notamment, publie des données à ce sujet dans ses tests comparatifs.
En autorisant les services tiers, vous acceptez le dépôt et la lecture de cookies et l'utilisation de technologies de suivi nécessaires à leur bon fonctionnement. Voir notre politique de confidentialité.