Management buy-out: une solution à l’attrait grandissant
Flavia Giovannelli
Publié jeudi 11 avril 2024
Lien copié
#Transmission Au cours des prochaines années, on estime que près de 90 000 PME chercheront un repreneur.
Avec, notamment, le départ à la retraite de la génération des baby-boomers, de très nombreuses entreprises auront bientôt besoin d'un repreneur. Le management buy-out (MBO), qui implique la reprise de la société par l’équipe dirigeante, s’affiche de plus en plus parmi les solutions envisagées par les cédants. Cette opération présente ses particularités, avec ses avantages et ses inconvénients. Georges Mavrakis, responsable Suisse romande chez Business Broker, qui accompagne un grand nombre de clients dans leur démarche, le confirme: «Aujourd’hui, entre 20% et 30% des entreprises à transmettre resteront en mains familiales, tandis que les autres devront envisager d’autres solutions. Cela peut aller de la dissolution à l’absorption par un concurrent ou un fonds de placement spécialisé, mais aussi, de plus en plus souvent, de passer par une reprise interne». L’avantage du MBO est évident: le repreneur possède une connaissance approfondie des forces et des faiblesses de la société, ainsi que des projets et perspectives existants. De plus, les relations entre le cédant et l’acheteur sont souvent établies de longue date, ce qui facilite les échanges. Médiateurs Pour les clients, l’avantage réside également dans le maintien des relations commerciales avec des personnes de confiance, dont le savoir-faire est éprouvé. Toutefois, comme le rappelle Georges Mavrakis, dans cette étape, les deux parties doivent garder la tête froide. Le cédant doit souvent être prêt à accepter un prix inférieur à ce qu'il pourrait obtenir sur le marché et faire preuve de souplesse dans la structure de financement, notamment via l'octroi d'un prêt vendeur, étant donné que les collaborateurs n’ont souvent que peu ou pas de fonds propres. Ces aspects doivent être pris en compte, sachant que le cédant espère aussi tirer profit de la transaction pour son propre avenir, alors que l'entreprise représente souvent une part importante de son patrimoine. A cet égard, les conseillers ont un rôle de garde-fou. Selon l’expérience de Georges Mavrakis, s’il n’y a pas d’accord avec un repreneur interne au bout de quelques mois, il est nécessaire de réévaluer la situation pour ouvrir la transaction à des repreneurs externes. «Nous agissons en tant que médiateurs, rendant les négociations plus supportables, surtout lorsqu’elles mettent en lumière des enjeux émotionnels ou des exigences irréalistes en termes de prix», précise-t-il. Séduisante sur le papier, la solution du MBO ne convient pas à toutes les situations, même si elle est sérieusement envisagée par des PME de toutes tailles et de tous secteurs.
En autorisant les services tiers, vous acceptez le dépôt et la lecture de cookies et l'utilisation de technologies de suivi nécessaires à leur bon fonctionnement. Voir notre politique de confidentialité.