Nomads intervient volontiers dans le débat actuel autour des questions écologiques et par des propositions d’accélération des tendances.
Sa fondatrice, Sabrina Cohen Dumani, est connue pour nourrir une vision à large spectre. Au sujet de la pénurie de talents dans les «nouveaux métiers verts», elle estime que les formations actuelles sont parfois décalées, débouchant sur des diplômes dont les compétences qu’ils attestent ne correspondent plus aux attentes du marché. Selon elle, le système suisse, basé sur l’approche duale, a ses avantages, mais il est souvent très lent à s’adapter. Or, il devient nécessaire de mieux prendre en compte les signaux faibles pour anticiper les évolutions futures et agir de manière proactive.
«Nous aspirons à la corrélation des compétences dans le contexte de la transition énergétique. À travers des projets tels que Goh!, nous cherchons à renforcer la formation continue des professionnels dans le domaine de l’hydrogène vert, ainsi qu’à promouvoir son utilisation dans la mobilité des poids lourds, du stockage à la distribution», explique Sabrina Cohen Dumani.
A la décharge de ceux qui sont au front, elle relève que de nombreux défis se dressent sur la route. Certains sont liés aux difficultés d’adhérer à ces idéaux dans un monde où les réglementations deviennent toujours plus contraignantes et complexes, ce qui s’ajoute à un cahier des charges déjà conséquent. Pris par leurs contraintes, les entrepreneurs n’ont pas toujours la disponibilité nécessaire à la formation de leurs employés et à l’intégration des nouveaux arrivants.
Nouvelles modalités et reconversion
Si la révolution numérique permet d’accélérer les processus techniques, elle n’améliore pas forcément la relation humaine. Cette permanence de l’instantanéité engendre une fatigue collective qui peut entraîner des troubles psychiques, y compris chez certains jeunes.
Sabrina Cohen Dumani plaide pour une approche basée sur l’entraide: «La crise que nous traversons est structurelle, les réponses à donner demande du temps et l’appropriation au changement nécessite beaucoup de psychologie et nous devrions nous doter de compétences supplémentaires à cet égard», relève-t-elle.
Sur le plan marketing, il reste en outre à rendre certains métiers de demain plus attrayants qu’il n’y paraît, que ce soit en travaillant sur leur image ou sur le vocabulaire utilisé. «Nous devons valoriser tous ceux qui ont de l’importance sur toute la chaîne de valeur», suggère Sabrina Cohen Dumani. «Par exemple, nous pourrions parler «d’apprentissage en urgence climatique», ce qui est plus valorisant que de laisser penser à la personne concernée qu’elle n’est qu’un ouvrier». En résumé, la fondatrice de Nomads est convaincue qu’il faut mettre en place un écosystème favorisant l’intelligence collective et participer à la mise en place d’un monde où la solidarité prime sur le profit.
En autorisant les services tiers, vous acceptez le dépôt et la lecture de cookies et l'utilisation de technologies de suivi nécessaires à leur bon fonctionnement. Voir notre politique de confidentialité.