Défense européenne: la question des ressources humaines
Les pays européens comptent leurs soldats.
Maurice Satineau
Publié lundi 09 juin 2025
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#Conflit
Dans sa volonté de mieux se préparer à un éventuel conflit avec la Russie, l’Union européenne compte ses soldats.
La Pologne a l’intention de rétablir le service militaire d’ici à trois ans, avec des effectifs d’au moins cent mille hommes venant compléter son armée de métier.
La Belgique souhaite augmenter le nombre de ses réservistes dès l’an prochain.
Le Royaume-Uni n’est pas membre de l’Union européenne (UE), mais il se déclare prêt à coopérer à la structure militaire du continent à côté de son armée professionnelle. Il étudie la faisabilité d’un service de douze mois pour les jeunes, avec un solde équivalent au salaire de l’apprentissage.
Les Pays-Bas entendent maintenir le volontariat tout en augmentant les accueils dans leurs casernes de mille cinq cents à trois mille cinq cents soldats sur une base annuelle, l’idéal selon les stratèges étant de parvenir à dix mille personnes.
Dans l’UE, une dizaine de pays appliquent la conscription obligatoire. Entre 2015 et 2025, la Lituanie, la Suède, la Croatie l’ont rétablie. L’Allemagne s’inquiète de la menace, mais Berlin veut éviter toute décision ressemblant à la mobilisation massive connue en 1939-1945. De l’autre côté du Rhin, la France aurait besoin d’une dizaine de milliards d’euros supplémentaires dans son budget pour former de deux cent cinquante mille à trois cent mille citoyens aux armes chaque année.
Etat d'esprit
Le dossier comporte une dimension culturelle. L’Union européenne a beaucoup travaillé sur l’action civile et volontaire. Son Corps européen de solidarité mobilise par exemple quelque vingt mille personnes par an. En 2025, chaque pays réévalue sa distance politique et géographique face à un potentiel conflit armé et il examine l’état d’esprit de ses citoyens. Les réseaux sociaux s’avèreront des outils précieux en cas de mobilisation, comme c’est le cas pour la plateforme Lobby X en Ukraine. Ils pourraient aussi contribuer à coordonner un mouvement anti-armée. Compte tenu des événements, ce reformatage des effectifs va se faire dans l’urgence, ce que les stratèges appellent «un contexte sécuritaire dégradé». La perception de la menace au niveau individuel et le débat collectif qui ne manquera pas de l’accompagner seront des éléments forts pour réorienter la défense européenne.
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