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Le prix à payer

Véronique Kämpfen Publié dimanche 29 décembre 2024

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Aller faire des courses peut être un moment de plaisir ou d’angoisse selon le type de consommateur que nous sommes, mais aussi selon notre humeur et notre portemonnaie. Différents types de consommateurs existent; les spécialistes du marketing en définissent un certain nombre. Il y a par exemple le rationnel, qui doit analyser le produit et ses qualités avant de se lancer. Le compulsif, qui fait tout l’inverse et qui ne fonctionne que par coup de cœur. Le fidèle, attaché à quelques marques et qui rachète constamment les mêmes. L’économe, pour qui un sou est un sou et qui cherche toujours la bonne affaire. L’innovateur, qui adore les nouvelles technologies et veut toujours le dernier modèle. Et, plus récent dans le paysage, le socialement responsable, qui aime les labels durables et qui s’efforce d’acheter sans (trop) nuire à l’environnement. Je constate qu’en fonction des biens que je dois acheter, je suis tour à tour l’un de ces consommateurs types. Pour l’alimentation, j’essaie d’être responsable. Pour les achats qui ne m’enthousiasment pas, mais qui sont nécessaires, comme une machine à laver, je fais des comparaisons rationnelles entre les produits et je suis sensible au prix. Pour les chaussures, qui sont mon péché mignon, je fonctionne au coup de cœur. Les entreprises qui proposent leurs biens et leurs services doivent être au fait de ces différents comportements, sous peine de ne pas voir leurs ventes décoller. Quelle est la meilleure manière de savoir si mon produit correspond à un besoin et si son prix est approprié? Le mettre sur le marché le plus vite possible. La réponse est immédiate et permet les ajustements nécessaires. Le consommateur final, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une entreprise, détient la clé du succès. En achetant ou non, il indique si un produit ou une prestation est adéquat et si son prix est correct. A ce titre, le slogan culte d’une marque de voiture française des années 1990, «pas assez cher mon fils», correspond à une réalité: il peut arriver qu’un prix soit trop bas, ce qui induit de la méfiance chez le consommateur. Le prix est de plus en plus volatil. Pensons aux prix dans l’aviation ou dans l’hôtellerie, qui bougent sans cesse, mettant à rude épreuve les nerfs des acheteurs, qui ont le sentiment de ne jamais avoir accès à un prix juste. Avec l’étiquetage électronique dans les magasins, cette réalité pourrait nous rattraper dans nos courses quotidiennes, risquant de confiner à l’absurde avec des prix bougeant tout au long de la journée et, pourquoi pas?, fixés à la tête du client. Cela fait penser à la jungle qui règne sur les marchés de la plupart des pays du monde où les prix ne sont pas indiqués et où l’on doit faire usage de ses capacités de négociation pour ne pas se faire gruger. Reste cette différence marquante: les prix qui fluctuent, que ce soit en ligne ou avec les système des étiquetages électroniques en magasin, sont imposés, il n’y a pas de marge de négociation. C’est le prix à payer de l’évolution technologique, à prendre ou à laisser.

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