Un groupe d’entrepreneurs a lancé une initiative pour s’opposer à la reprise dynamique du droit de l’UE par la Suisse. C’est légitime, mais contrairement aux organisations faîtières, ils ne parlent qu’en leur nom.
L’économie est divisée au sujet des négociations avec l’Union européenne, a récemment rapporté la presse. Un groupe d’entrepreneurs a créé Boussole/ Europe. Ils s’opposent, par le biais d’une initiative, au concept de reprise dynamique du droit européen par la Suisse, qui est au centre du processus. Les faîtières de l’économie, elles, soutiennent les négociations. Il existe plus de six cent mille entreprises en Suisse. S’attendre à ce qu’elles défendent toutes la même position serait pour le moins naïf. Les opinions sur la relation avec l’UE sont variées dans la population et la classe politique; il n’est pas étonnant que cela se reflète dans le monde de l’entreprise. Qui, alors, a le plus de légitimité à parler au nom de l’économie, demandait récemment l’hebdomadaire alémanique Die Handelszeitung? Les «dissidents» ou les faîtières?
Différence
Pour répondre, il faut avoir en tête une différence de fond entre les deux groupes. Les entrepreneurs de Boussole/ Europe se sont unis parce qu’ils avaient une même position à la base. Qui ne la partage pas n’y a pas sa place. Les associations faîtières, en revanche, ne font pas passer un examen d’opinion à leurs membres. Tous les points de vue peuvent y être représentés, avec la même légitimité. Elles représentent beaucoup mieux la diversité du monde de l’entreprise que des associations constituées autour d’une opinion prédéfinie. Face à une question telle que la voie bilatérale, elles échangent, informent, écoutent leurs membres, mènent un débat interne et arrêtent leur position à travers un processus participatif.
Perspective
Que toutes les entreprises n’adhèrent pas à la position majoritaire est dans l’ordre des choses. Que celles qui n’ont pas réussi à convaincre les autres se constituent en comité et lancent une initiative est parfaitement légitime. Il faut cependant remettre les choses en perspective. Les associations faîtières accueillent des membres de tous horizons et défendent la position majoritaire. Cela leur confère une légitimité incontestable à parler au nom de l’économie. Les représentants de Boussole/Europe, en revanche, ne parlent qu’en leur nom.
En autorisant les services tiers, vous acceptez le dépôt et la lecture
de cookies et l'utilisation de technologies de suivi nécessaires à leur
bon fonctionnement. Voir notre politique de confidentialité.