Ranger les neuroatypiques dans des cases étanches est très réducteur. «Ils cumulent souvent plusieurs particularités et chacun a ses spécificités», remarque Anne-Françoise Vuilleumier. Quelques grandes catégories peuvent cependant aider à mieux les cerner.
Autisme Un autiste a souvent une capacité de concentration hors du commun et une propension à développer des passions très puissantes. Il a en revanche souvent de la peine à maîtriser les codes sociaux et a besoin d'un cadre clair pour bien fonctionner.
Trouble de l'attention Une personne avec trouble de l'attention est souvent très créative et passionnée. Elle a besoin de défis et de nouveautés, sans quoi elle risque la lassitude et la démotivation. Le trouble de l'attention peut être accompagné ou non d'hyperactivité.
Dyslexie Les dyslexiques développent fréquemment des capacités de résolutions de problèmes particulières pour surmonter leurs difficultés avec l'écriture, la langue ou les chiffres. Ils font souvent preuve de créativité et de bonnes capacités à communiquer.
Hypersensibilité Les hypersensibles ont souvent une grande facilité à entrer en connexion avec les autres et à comprendre leurs besoins. Leur empathie les rend mal à l'aise dans les situations de conflit et de concurrence exacerbée.
Haut potentiel Ceux qu'on appelait autrefois les surdoués peuvent avoir des capacités intellectuelles ou émotionnelles phénoménales. Comme les personnes avec troubles de l'attention, elles ont besoin de défis et de nouveauté pour rester motivées.
Des collaborateurs de valeur
Les qualités que les neuroatypiques exploitent dans l'entrepreneuriat peuvent aussi être mises au service d'un employeur. De grands groupes, notamment anglo-saxons, adoptent des politiques spécifiquement destinées à leurs collaborateurs neuroatypiques pour leur permettre d'exprimer au mieux leur potentiel. Ce qui implique un effort de compréhension de part et d'autre. Les malentendus peuvent se poser dès le recrutement. Les neuroatypiques ont parfois un parcours professionnel non linéaire, car ils ont de la peine à s'épanouir dans des structures trop rigides ou dans des missions qui n'ont pas de sens pour eux. Les autistes peuvent être mal à l'aise dans les entretiens d'embauche, répondre de manière exhaustive et littérale à chaque question et manquer l'occasion de montrer leurs compétences. Différences de fonctionnement Une fois en emploi, il faut tenir compte des différences de fonctionnement des collaborateurs neuroatypiques. Il peut s'agir de diversifier le cahier des charges des personnes à haut potentiel ou avec un trouble du déficit de l'attention afin d'éviter qu'elles ne s'ennuient. Un autiste peut au contraire apprécier d'exercer des tâches répétitives. «Les autres collaborateurs seront contents de ne plus avoir à s'en charger», remarque Anne-Françoise Vuilleumier. «Tout le monde y gagne.» Les personnes avec un trouble du déficit de l'attention peuvent avoir une perception altérée du temps et mal mesurer celui qui sera nécessaire à mener une tâche à bien. «Il faut donc fixer avec eux des priorités et des délais clairs», remarque Anne-Françoise Vuilleumier. Leur productivité peut beaucoup varier. «Il arrive qu'elles ne fassent pas grand-chose dans un jour difficile et qu'elles abattent ensuite le travail d'une semaine en deux jours. Si on ne sait pas qu'elles fonctionnent de cette manière, on peut avoir l'impression qu'elles font preuve de mauvaise volonté.» Les cas sont très nombreux et aucune recette ne convient à tous. A part, peut-être, de se débarrasser de ses a priori et d’adopter une attitude de curiosité bienveillante. Des coachs spécialisés peuvent aider à trouver la bonne attitude et proposer des outils pour faciliter la relation.
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