Comment les laboratoires Mavala ont choisi leur relocalisation

L’entreprise genevoise Mavala représente une référence dans l’univers de la beauté et des soins cosmétiques.
L’entreprise genevoise Mavala représente une référence dans l’univers de la beauté et des soins cosmétiques.
Grégory Tesnier
Publié lundi 19 février 2024
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#PAV Fondée à la fin des années 1950, Mavala exporte ses quelque sept cents produits dans plus d’une centaine de pays. Tous les produits Mavala sont fabriqués dans son usine carougeoise.

Cette usine située sur un terrain bénéficiant d’un droit de superficie (DDP) pour plusieurs dizaines d’années est amenée à déménager. En effet, Mavala est directement concernée par les nouveaux aménagements du territoire prévu par le projet Praille-Acacias-Vernets (PAV). «Dès la fin des années 2000 et les annonces faites par les autorités politiques concernant le futur du secteur PAV, nous avons compris la nécessité de chercher des solutions valables pour la relocalisation de nos activités», explique Doris Maute Bobillier– qui a succédé il y a quelques années à son père à la tête de la société –, qui ne cache pas avoir été contactée très tôt par des promoteurs immobiliers ou par des responsables de certaines zones voisines et frontalières de Genève, comme Archamps. «La question de quitter ou non le territoire genevois s’est posée. Toutefois, nous sommes très attachés à ce canton et le Made in Switzerland constitue un gage de qualité et un atout commercial que nous ne souhaitons pas perdre.» Partir dans le canton de Vaud aurait posé d’autres problèmes, notamment pour le personnel de l’entreprise. Mavala emploie beaucoup de spécialistes, fidèles à l’entreprise, dans les métiers de l’industrie chimique. Il s’agissait de ne pas de les perdre – par exemple parce que la nouvelle usine se trouve très éloignée de son lieu actuel –, de surcroît dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Long processus administratif

Comment faire pour trouver un endroit idéal pour construire de nouveaux bâtiments adaptés aux besoins de Mavala dans le canton de Genève? «Nous avons beaucoup cherché, sans succès», admet Doris Maute Bobillier. «Souvent, les espaces proposés n’étaient pas optimaux pour favoriser les flux logistiques. En outre, dans les années 2010, comme d’autres entreprises voisines, nous n’arrivions pas à obtenir des informations précises de la part des autorités politiques concernant le futur du projet PAV. Une association est alors née pour fédérer les intérêts et les énergies des sociétés concernées par des problématiques de relocalisation des activités: l’Association pour le développement du secteur de l'Etoile. Par l’intermédiaire de cette association, les discussions avec tous les acteurs publics et privés liés directement ou indirectement avec l’avenir de la zone de l’Etoile, centre du projet PAV, ont été facilitées.»

Dans le même temps, Mavala a pu obtenir plusieurs propositions de relocalisation de la part de la Fondation pour les terrains industriels de Genève (FTI). C’est finalement la possibilité d’intégrer l’Ecoparc industriel des Cherpines (commune de Confignon) qui a pu répondre à tous les besoins de l’entreprise de cosmétiques, avec un DDP de plusieurs dizaines d’années.

«Nos discussions avec la FTI se sont bien passées, même si l’ensemble du processus administratif demeure très long. Nous avons aussi participé pendant plus de neuf mois à des ateliers préparatoires réunissant les acteurs de la première pièce urbaine du futur Ecoparc pour en définir l’image directrice, en collaboration avec la FTI et tous les offices concernés de l’Etat. Nous sommes maintenant dans l’attente de notre permis de construire et nous espérons pouvoir intégrer nos nouveaux bâtiments à la fin de l’année 2027», conclut Doris Maute Bobillier.

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