La Suisse aura bientôt l’occasion de mettre derrière elle l’un de ses plus lancinants problèmes politiques, en concluant un nouveau paquet d’accords avec l’Union européenne (UE). La négociation est dans la dernière ligne droite. Si ce renouvellement de la voie bilatérale est accepté en votation populaire, nous pourrons enfin cesser de consacrer une partie disproportionnée de notre énergie à ce dossier et libérer nos forces pour les nombreux autres défis auxquels nous sommes confrontés.
Bien sûr, les accords, dont tous les détails ne sont pas encore connus, ne seront pas parfaits. Il s’agira du résultat d’une négociation et, dans un tel cas, chaque partie doit faire un pas vers l’autre en assouplissant ses positions de départ. Les Suisses y sont passés maîtres en politique interne. Quoi de plus normal que de faire de même en politique étrangère? La Suisse, comme l’Union européenne, fera donc des concessions – ce qu’on pourrait appeler un coût. Mais ce sera en échange d’avantages – ce qu’on pourrait appeler un bénéfice. Et tout laisse à penser que le bénéfice dépassera largement le coût.
Les relations avec notre principal partenaire prendront enfin place dans un cadre clair, qui nous assurera une certaine stabilité. Les entreprises exportatrices n’auront plus à craindre que la non-actualisation d’un accord érode leur compétitivité. Les mécanismes de lutte contre la sous-enchère salariale seront adaptés, mais reconnus et protégés par une clause rendant une future péjoration impossible. La qualité de notre recherche scientifique sera favorisée par une participation pleine et entière aux programmes de recherches européens.
Les employeurs pourront continuer à engager des travailleurs de l’UE/AELE. Le risque d’un blackout sera sensiblement diminué grâce à la conclusion d’un accord sur l’électricité. Et la souveraineté? Au lieu de recopier de nombreuses décisions de l’UE sans avoir pu participer à leur élaboration, comme elle le fait actuellement, la Suisse sera consultée en amont et pourra faire valoir ses arguments. Elle ne sera pas pour autant tenue de les reprendre: le mécanisme de règlement des litiges lui donnera la possibilité de s’en abstenir (un droit que la Suisse n’accorde pas au Liechtenstein). Contrairement à ce qu’elle a fait dans le passé, l’UE ne pourra alors plus «punir» la Suisse de manière arbitraire – un tribunal arbitral vérifiera que les éventuelles mesures de compensation seront proportionnées.
Ces accords constituent donc une très bonne affaire pour la Suisse. Saisissons-la!
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