Vingt ans à représenter architectes et ingénieurs genevois
Pierre Cormon
Publié vendredi 09 juin 2023
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#Association La Fédération des associations d’architectes et d’ingénieurs de Genève permet à ses membres de mieux collaborer et de parler d’une seule voix.
Les questions touchant à l’architecture, à l’urbanisme et à l’aménagement passionnent au-delà du monde des spécialistes de ces domaines. La votation du 18 juin sur le plan localisé de quartier (PLQ) Acacias 1 en a fourni une énième illustration. Les professionnels ont cependant une voix particulière à faire entendre. A Genève, c’est notamment le rôle de la Fédération des associations d’architectes et d’ingénieurs de Genève (FAI), qui vient de fêter ses vingt ans.
Rencontre avec son président, Vincent Bujard.
Qu’est-ce qui a conduit à créer la FAI, en 2003?
Sans doute la conjugaison de deux facteurs. De nombreux débats se tenaient sur des thèmes liés à l’aménagement, à l’environnement et à la mobilité. Or, il existait à Genève une multitude d’associations représentant les architectes, les ingénieurs ou les ingénieurs géomètres. Elles avaient leurs sensibilités propres et tenaient parfois des discours différents. Les architectes avaient par exemple la réputation d’être plus portés sur le côté artistique de l’acte de construire et les ingénieurs plus portés sur le côté pratique, même si de nombreux professionnels ne se reconnaissent pas dans ces généralisations. Cette dispersion ne favorisait pas le dialogue, ni entre professionnels ni avec le monde politique et administratif.
Il y avait donc un besoin de coordination.
Oui. Les responsables des différentes associations se sont dit qu’il serait opportun de les réunir au sein d’une seule fédération. Il s’agissait d’améliorer la coordination entre nos différentes professions et de pouvoir être représentés par un interlocuteur unique face aux autorités.
Dans quel cadre?
Nous représentons notamment les mandataires au sein de dix commissions officielles du canton de Genève et de la Confédération, et nous jouons un rôle d’expert reconnu et apprécié dans les débats qui touchent à nos domaines de compétences.
Sur quel sujets intervenez-vous?
Nous nous sommes beaucoup impliqués dans la simplification des autorisations de construire, dans la défense de la qualité des logements, dans la construction durable ou dans l’organisation des marchés publics. Depuis la création de la FAI, le canton a gagné plus de cent mille habitants et ces sujets ont pris une grande importance. Or, nous y avons une vraie compétence et pouvons apporter un avis d’expert. De plus, nous ne défendons pas les intérêts particuliers de nos professions, mais bien l’intérêt général.
Est-il difficile d’aboutir à une vision commune entre vos composantes?
Non. Ce dont je me suis aperçu, en tant que président, c’est que si nos sensibilités sur des sujets spécifiques sont parfois un peu différentes, nos visions, nos intérêts et nos valeurs sont en revanche identiques.
La FAI s’est résolument engagée dans le débat sur la votation du 18 juin à propos du PLQ Acacias 1.
En effet. Les statuts de la FAI précisent qu’elle est apolitique. Pendant longtemps, on a sans doute interprété cette disposition comme l’obligation de se limiter à un rôle d’expert neutre, en ne prenant pas ou peu position dans des débats concrets. J’estime au contraire que si elle nous interdit effectivement de faire de la politique partisane, elle ne doit pas nous empêcher de défendre notre vision avec force et visibilité dans des débats sur des sujets qui touchent à nos domaines de compétences.
Nous l’avons fait de manière prudente à l’occasion des référendums sur la Cité de la Musique et le projet de la Goutte de Saint-Mathieu, à Bernex. Nous nous sommes lancés de manière beaucoup plus décomplexée dans le débat sur le PLQ Acacias 1, sur lequel nous voterons le 18 juin.
Comment avez-vous fait entendre votre voix dans ce cas précis?
Un premier PLQ a été établi, qui a suscité de nombreuses observations lors de son enquête publique. Un deuxième PLQ a été réalisé pour en tenir compte, mis à son tour à l’enquête publique. Ce n’est qu’une fois qu’il était terminé que de nouveaux opposants se sont manifestés et ont publié dans la presse un «projet» concurrent, qui ne tient pas compte des caractéristiques du lieu et qui propose une vision urbanistique d’un autre temps.
Lors d’une audition par la Commission de l’aménagement et de l’environnement du Conseil municipal de la Ville de Genève, nous avons fait part de notre étonnement qu’un groupe qui n’avait pas jugé utile de participer activement au processus démocratique veuille tout remettre en cause une fois celui-ci terminé. Le PLQ a été adopté par le Conseil municipal, mais un référendum a été lancé. Nous nous engageons maintenant résolument dans la campagne.
La FAI, c’est...
Plus de deux mille professionnels réunis au sein de six associations:
Association genevoise d’architectes (AGA);
Association genevoise des ingénieurs géomètres officiels et géomaticiens (AGG);
Association genevoise des ingénieurs (AGI);
Fédération des architectes suisses (FAS) section Genève;
Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA) section Genève;
Fédération suisse des architectes-paysagistes (FSAP) section Genève.
Une représentation dans dix commissions officielles du canton de Genève et de la Confédération.
Huit commissions de travail internes.
Une publication semestrielle, Interface, et des dossiers thématiques.
Un secrétariat assuré par la Fédération des Entreprises Romandes Genève.
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